Objets connectés pour la santé : Les patients feront évoluer les médecins
Publié le 8 Avril 2014
Les patients feront évoluer les médecins
"Il faut absolument faire converger le monde de la santé et des technologies", confirme le Dr Nicolas Postel-Vinay, de l'hôpital européen Georges Pompidou.
Mais "la résistance du corps médical (...) est plus importante que celles des consommateurs", observe-t-il. "Peu d'hôpitaux sont orientés vers ces nouvelles technologies" et en outre, "il y a des freins assurantiels, gouvernementaux, très pesants", mais "ça avance".
"On l'a vu pour internet, la force est du côté des patients. Ce sont les patients qui vont faire évoluer les médecins", prédit le Dr Postel-Vinay.
Reste ensuite la dimension économique, une question majeure, selon Jérôme Leleu, dirigeant du cabinet Interaction Healthcare.
"Il y a un intérêt à pouvoir utiliser les objets connectés, et notamment en France où la gestion de sa santé, et donc l'investissement économique, peut être complexe", a-t-il relevé.
Mais "est-ce que la Sécurité sociale doit payer?" ou bien "les mutuelles, les assurances, les entreprises?", a-t-il demandé.
Le modèle économique est lié à l'aspect réglementaire, a ajouté Marguerite Brac de la Perrière, du cabinet juridique Alain Bensoussan.
Le secteur doit composer avec "un cadre juridique, légal et réglementaire (...) un peu éparpillé". Avec "une offre très éclatée" entre les usages "de bien-être" et les usages médicaux, il semble difficile de développer "un cadre spécifique" et il faut "interpréter au cas par cas", prévient-elle.
En tout cas, vu du côté hospitalier, "le paysage de la réglementation est incompréhensible", ajoute le Dr Postel-Vinay, qui observe que différents objets connectés - tensiomètre, débitmètre de pointe, glucomètre - ont des statuts différents et n'obéissent donc pas aux mêmes règles.
Dans ce contexte, l'industrie pharmaceutique semble prudente: les laboratoires sont "plutôt en train d'observer cette nouvelle tendance", a résumé Rémy Teston, responsable e-marketing chez Pfizer.
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"Il faut absolument faire converger le monde de la santé et des technologies"