Economie numérique: un nouveau rapport "sonne l'alarme"
Publié le 30 Juin 2014
Economie numérique: un nouveau rapport "sonne l'alarme"
Comment faire en sorte que la France tire parti des transformations numériques à venir ?
Répondre à cette question par la pédagogie et la prospective, c'est le sens du rapport sur le développement de l'économie numérique (http://fr.scribd.com/doc/224293906/RAPPORTv6-provisoire) présenté mercredi 14 mai à l'Assemblée par les députées PS Corinne Erhel et UMP Laure de la Raudière, pour lequel elles avaient été missionnées en mars 2013. "Il est temps que les élus, les dirigeants d'entreprises et l'ensemble des citoyens entrent dans le XXIème siècle", écrivent-elles. "C'est un rapport avant tout pédagogique, explique Laure de la Raudière, jointe par Lexpansion.com. Pour tirer la sonnette d'alarme. Il faut moderniser le cadre juridique pour être en mesure de gagner des parts de marché. Il faut porter cet enjeu au niveau européen. Dans cette troisième révolution industrielle, c'est d'un changement de culture dont nous avons besoin."
Prise de conscience
Avec ce rapport, les deux députées espèrent d'abord éveiller la prise de conscience chez leurs collègues parlementaires. En effet, si Laure de la Raudière et Corinne Erhel travaillent sur ces sujet depuis plusieurs années, elles sont souvent relativement seules en première ligne dans les débats liés au numérique. Mais cette fois, elles sentent le vent tourner dans le bon sens. "J'ai trouvé que les parlementaires étaient intéressés, ils avaient beaucoup de questions et comprennent la nécessité d'appréhender la transformation des modèles", note Corinne Erhel, que nous avons interrogée. "Pour une fois, j'ai trouvé que le débat était mûr", ajoute Laure de la Raudière.
C'est donc le bon moment pour faire passer le message. "Ne pas construire des digues de sable", ce à quoi s'apparente souvent les propositions de lois dans le domaine du numérique.
Un fondateur de start-up dans chaque entreprise du CAC 40
Parmi les propositions qui vont faire parler, celle d'inciter les entreprises du CAC 40 à inclure dans leur conseil d'administration un entrepreneur ayant fondé une start-up innovante, afin de mieux gérer la transformation numérique et de ne pas passer à côté d'innovations majeures. Laure de la Raudière veut aller plus loin et prévoit de déposer un amendement en ce sens dans le futur projet de loi sur le numérique qui sera porté par Axelle Lemaire. Elle l'a déjà fait dans le projet de loi sur l'économie solidaire. "Ne pas être assez agiles rend les grandes entreprises fragiles", estime-t-elle.
Une grosse partie du rapport est dédié à la formation : éveil au code au primaire, informatique obligatoire au collège, création d'un CAPES et d'une agrégation d'informatique, formation de data scientists... "Si on veut passer du statut d'usager de l'internet à celui d'acteur du numérique, il faut des gens formés", résume Laure de la Raudière.
Principe d'innovation versus principe de précaution
Côté financement des entreprises, le rapport met l'accent sur la création de fonds paneuropéens, les dispositifs d'incitation fiscale en faveur de la R&D, la création d'un Nasdaq européen, et une meilleure coordination des politiques publiques. Le reste des sujets est large puisque sont abordées aussi les filières d'avenir, la modernisation des administrations, et les actions à l'international.
Le rapport ajoute à tout cela la mise en place d'un "principe d'innovation", vu comme le pendant au principe de précaution inscrit dans la Constitution, assorti d'un "droit à l'expérimentation". L'idée consiste à éviter que dans certains secteurs comme la santé, des entreprises soient freinées dans leur développement par des législations trop strictes, afin de "passer d'une culture protectionniste à une logique de conquête".
Le président de la commission des affaires économiques, dont font partie Corinne Erhel et Laure de la Raudière, va maintenant organiser des rencontres avec les différents ministères concernés par les propositions du rapport : numérique, santé, tourisme, éducation. Les deux députées, qui devraient par ailleurs faire partie de la commission parlementaire de réflexion sur les libertés numériques, vont ainsi pouvoir poursuivre leur évangélisation de longue haleine, voire transformer législativement certaines de leurs propositions.
Si on veut passer du statut d'usager de l'internet à celui d'acteur du numérique, il faut des gens formés
Il est temps que les élus, les dirigeants d'entreprises et l'ensemble des citoyens entrent dans le XXIème siècle
Mai 2009 : La société et l'économique à l'aune de la révolution numérique - OOKAWA Corp.
Source : http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/40654-la-societe-et-l-economie-a-l-aune-de-la-revolution-numerique.pdf Mai 2009 : Introduction de la lettre de mission du Secrétaire ...