Larry Page, PDG de Google : « J’essaie de me concentrer sur ce que sera le futur »
Publié le 1 Juillet 2014
Larry Page, PDG de Google : « J’essaie de me concentrer sur ce que sera le futur »
Lors d’une conférence TED, le patron de Google, Larry Page, a discuté de sa vision du futur et de la façon dont sa société a évolué et devra continuer à le faire. Chaque projet est conçu avec le futur en ligne de mire.
Don’t be evil. Trois mots et un slogan, informel. Celui de Google, dont l’omniprésence fait pourtant s’interroger sur sa capacité à être si puissant et malgré tout bien intentionné… « Je suis vraiment surpris. La plupart des gens pensent que les grandes sociétés sont de facto mauvaises. Elles sont injustement critiquées. D’une certaine manière, c’est vrai, si les entreprises font simplement évoluer les choses qu’elles produisaient il y a 20 ans. Ce n’est pas vraiment ce dont nous avons besoin. Particulièrement dans la high tech, nous avons besoin de changements révolutionnaires, pas d’évolutions incrémentales ».
Ne pas faire le mal serait donc faire avancer les choses ? Peut-être. Ces propos sont en tout cas ceux de Larry Page, directeur général de Google. Il était l’invité d’une rencontre menée de main de maître par Charlie Rose, célèbre intervieweur américain, dans le cadre d’une session de questions/réponses TED. L’occasion pour le co-fondateur de Google de faire le point sur sa vision de l’avenir et de la façon dont son groupe s’y inscrit.
Ce n’est qu’un début…
En quinze ans d’existence, Google a bien changé mais sa mission nodale pourrait être restée identique : « La mission que nous avons définie, il y a longtemps, était d’organiser l’information du monde et de la rendre utilisable et accessible. » Est-ce que c’est toujours ce que Google fait, Larry Page n’en est pas sûr, mais « la recherche est vraiment une chose profondément ancrée en nous. », dit-il. « Nous en sommes toujours au tout début. Nous le faisons depuis 15 ans déjà, mais ce n’est pas fini. », continue-t-il. Toujours avec l’ambition de comprendre le monde, de comprendre ce que les utilisateurs veulent et même ce qu’ils savent.
Les données en ligne de conduite
Le but est autant de débarrasser l’informatique de sa lourdeur que de la rendre omniprésente. « L’informatique est un peu bancale. Votre ordinateur ne sait pas où vous êtes. Il ne sait pas ce que vous faites. Il ne sait pas ce que vous savez. Nous essayons de fabriquer des appareils qui comprennent votre contexte et ce dont vous pourriez avoir besoin »... Et la clé est une meilleure recherche dans les données et évidemment une récolte accrue de ces dernières.
Les contours d’une vision globale se dessinent. Et ses multiples incarnations sont aussi bien Google Now, son assistant intégré à Android, que son système d’exploitation mobile justement ou encore Loon, son projet de ballons de haute altitude conçu pour créer un réseau maillé dans les zones non connectées à Internet.
Une R&D distribuée
Autant de projets qui pointent en direction du futur et qui renvoient à une interview qu’Alfred Spector, le patron de la recherche chez Google, a donné à la revue du MIT le 18 mars dernier. Alfred Spector ne dirige qu’une petite équipe. Il n’a pas droit à un bâtiment où réunir son département de R&D, car ses chercheurs sont disséminés partout sur le campus de Google, dans les différents groupes de travail et de développements. Les chercheurs du géant de la recherche doivent innover tout en gérant le quotidien de l’entreprise. « Il n’est pas nécessaire de créer une coque protective autour de nos chercheurs où ils réfléchiraient à de grands projets », expliquait-il, « c’est une activité collaborative transversale à toute l’organisation. Le talent est distribué partout. » Alfred Spector en est persuadé, cette façon de faire permet à Google de réaliser des avancées fondamentales rapidement et de les transformer en produits.
Ainsi, en 2012, le système de reconnaissance vocale mobile de Google a enregistré une baisse de 25% des erreurs enregistrés, grâce au développement d’un réseau neuronal et du deep learning. Sans compter que Google finance de nombreuses équipes de chercheurs dans les plus prestigieuses universités américaines.
Le futur est à nos portes
« Beaucoup de sociétés échouent avec le temps. Que font-elles de fondamentalement mal ? Elles ratent le futur », expliquait Larry Page. « J’essaie de me concentrer sur ce point : qu’est-ce que sera le futur ? Et comment le crée-t-on ? Et comment fait-on pour donner à notre organisation les moyens de vraiment se concentrer sur ce point ? »
Les dizaines de milliards de dollars de revenus publicitaires générés en ligne par Google sont certainement un bon point de départ. Et le futur est-il loin ? « Très proche », si on l’imagine prendre la forme d’une voiture sans conducteur, « nous avons avalé bien plus de 160 000 Km. » Le futur est en route et Google est au volant.
Particulièrement dans la high tech, nous avons besoin de changements révolutionnaires, pas d’évolutions incrémentales
Beaucoup de sociétés échouent avec le temps. Que font-elles de fondamentalement mal ? Elles ratent le futur
L’informatique est un peu bancale. Votre ordinateur ne sait pas où vous êtes. Il ne sait pas ce que vous faites. Il ne sait pas ce que vous savez. Nous essayons de fabriquer des appareils qui comprennent votre contexte et ce dont vous pourriez avoir besoin
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