Nous n'utilisons que 10 % de notre cerveau. B'360 va améliorer tout ça !
Publié le 30 Juillet 2014
La fonction précise des régions frontales du cerveau est longtemps restée obscure. De même s'est-on beaucoup interrogé sur le mystérieux hémisphère droit.
De là à penser qu'il existerait sous notre boîte crânienne un gisement sous-exploité d'intelligence et de créativité, il n'y avait qu'un pas.
Il est courant d'entendre dire que nous n'utiliserions qu'une faible fraction des potentialités de notre cerveau : cette idée, toujours largement admise par le public, et même par les grands médias, a suscité le développement d'une multitude de pratiques « non conventionnelles » visant à améliorer les performances intellectuelles. Ces pratiques gym cerveau, aérobic cérébral, méditation, fondées sur une lecture plus ou moins critique des travaux des neurosciences modernes, proposent à tout un chacun de « reprogrammer » son cerveau, en vue d'accéder à un meilleur contrôle de ses émotions, à un surcroît de créativité et d'intelligence. Quelles sont les raisons qui ont pu donner naissance à cette idée, et comment s'accorde-t-elle aux connaissances actuelles sur le fonctionnement cérébral ?
Remontons aux origines des neurosciences : tout commence avec l'idée révolutionnaire de Franz Joseph Gall, qui proposait vers 1800 que l'esprit pouvait être décomposé en facultés analysables séparément et réalisées par des régions distinctes du cerveau. Cette théorie a donné naissance à la notion de localisation cérébrale : elle a guidé les travaux sur l'anatomie et la physiologie du cerveau tout au long du XIXe siècle, et constitue le fondement des neurosciences cognitives actuelles. La théorie des localisations cérébrales a souvent été remise en question, comme nous le verrons, mais elle a survécu en se modernisant. Elle se trouve aujourd'hui encore confortée par de nombreuses données récentes venues de la neuro-imagerie et des neurosciences cognitives : les localisations sont maintenant considérées comme des réalités anatomiques qui tirent leur signification fonctionnelle des connexions qui les relient entre elles et permettent la constitution de réseaux qui s'activent selon les tâches à accomplir ou les problèmes à résoudre.
Cartographie du cortex
Les études sur les localisations tout au long du XIXe siècle avaient abouti à une cartographie détaillée du cortex cérébral, et permis ainsi d'établir la relation entre la structure anatomique et la fonction. Ces études rencontraient cependant une difficulté inattendue lorsqu'il s'agissait de définir la fonction précise des régions du cortex situées dans le lobe frontal. Alors que l'anatomie révélait, comme partout ailleurs dans le cortex, une parcellisation en aires distinctes, rien ne permettait de déterminer leur fonction. L'observation de patients présentant des lésions de la région antérieure du lobe frontal la région dite préfrontale ne révélait le plus souvent aucun signe évident de déficit, contrairement à ce qui se passe à la suite d'une lésion d'autres régions une lésion du cortex occipital, par exemple, provoque un déficit de la vision, une lésion du cortex moteur provoque une paralysie. Il est d'ailleurs classique d'observer, encore de nos jours, qu'une pathologie de la région préfrontale peut évoluer de manière asymptomatique, et ne se révéler que tardivement par des symptômes peu spécifiques, souvent classés comme des troubles psychiatriques. De ce manque de données était née l'idée de régions cérébrales silencieuses ou même « muettes », que l'on pourrait peut-être solliciter pour améliorer nos performances.
Par la suite, les travaux du psychologue Karl Lashley sur des animaux de laboratoire ont montré que des lésions étendues du cortex frontal pouvaient être pratiquées sans provoquer de déficit important, surtout si la lésion était réalisée en plusieurs étapes séparées par un intervalle de temps de quelques semaines. En dépit de la perte de la majeure partie de leurs lobes frontaux, les animaux conservaient la capacité d'acquérir de nouveaux apprentissages dans des tâches complexes. L'existence d'une telle récupération fonctionnelle après une lésion mettait en cause la notion même de localisation cérébrale. De ces travaux a émergé l'idée qu'il existait des régions cérébrales à vocation générale, sans affectation précise donc peut-être sous-exploitées, fonctionnant selon le principe d'une action de masse plutôt que selon le principe de zones spécialisées. Mais cette hypothèse a vécu : on sait aujourd'hui que les aires du cortex frontal sont affectées à des tâches précises et bien identifiées, pour peu qu'on sache les examiner à l'aide de tests appropriés. Ces tâches reposent sur la mise en oeuvre de fonctions dites « exécutives », comme la mémoire de travail, la capacité d'anticipation, la possibilité d'organiser la séquence d'une action, et autres fonctions qui interviennent dans la planification du comportement. Les aires du cortex frontal qui contrôlent les fonctions exécutives sont situées dans sa région dorsale, alors que d'autres aires, dans la région ventrale, sont en relation avec le contrôle des émotions. C'est à ce niveau que se fait l'intégration de la cognition et des émotions, nécessaire pour des processus comme la prise de décision ou le jugement moral.
Activité continue
Chez l'homme, la neuro-imagerie, loin de mettre en évidence l'existence d'aires corticales sans fonction, apporte plutôt des arguments dans l'autre sens. Non seulement on ne retrouve pas de zones qui resteraient inactives ou dormantes chez un sujet normal, mais on observe au contraire la surutilisation de certaines régions qui se trouvent activées dans plusieurs tâches différentes. Le cortex frontal dorso-latéral, le cortex pariétal postérieur et le cortex cingulaire font ainsi partie de réseaux qui interviennent dans la réalisation de tâches très variées. Ces aires plurifonctionnelles constitueraient en somme une base de traitement, commune à un grand nombre d'opérations cognitives, chaque fois qu'il serait nécessaire de faire appel à l'attention, à la mémoire de travail ou à la conscience de soi. L'idée reçue selon laquelle il existerait des zones cérébrales non affectées pouvant être éventuellement utilisées comme support de potentialités nouvelles ou inconnues n'a donc pas de réalité anatomique ou fonctionnelle objective. Les aires du cortex sont toutes impliquées à un moment ou un autre dans le fonctionnement cérébral. Cette affirmation se trouve renforcée par des travaux récents, dus en particulier à l'équipe de Marcus Raichle, montrant que le cerveau continue de consommer de l'énergie lorsque le sujet est au repos, en l'absence de toute stimulation extérieure [1] . Cette consommation d'énergie se répartit dans de vastes territoires qui vont des régions frontales aux régions pariétales et temporales. Son rôle, selon Raichle, serait d'entretenir une sorte de veille cognitive tournée vers l'intérieur. Ainsi serait assurée la continuité de la vie mentale, l'entretien des souvenirs, l'élaboration du futur.
Hémisphère droit
Les idées reçues sur le potentiel inutilisé du cerveau ont également trouvé un terrain fertile à propos du rôle prétendument sous-estimé de l'hémisphère droit. La spécialisation des hémisphères cérébraux, pratiquement sans équivalent dans le reste du règne animal, comporte une dualité bien connue : chez les sujets droitiers, l'hémisphère gauche est spécialisé dans le contrôle des différents aspects du langage et intervient de surcroît dans le contrôle des mouvements volontaires. Cette dernière propriété est sans doute ce qui lui a valu le qualificatif encore fréquemment employé d'hémisphère dominant. Cette domination supposée est souvent perçue comme une tyrannie qui s'exerce sur l'hémisphère droit, qualifié de son côté d'hémisphère mineur, vu comme une sorte de passager silencieux, privé de moyens d'expression. Il est vrai que le rôle de l'hémisphère droit dans les fonctions cognitives n'a été partiellement élucidé qu'à partir des années 1960 soit cent ans après celui de l'hémisphère gauche grâce aux travaux du neurobiologiste Roger Sperry. L'hémisphère droit intervient surtout dans les processus qui ne se divisent pas en unités de temps, à la différence du langage, mais au contraire qui requièrent un traitement global et instantané, comme le traitement de l'espace, la perception des visages ou la reconnaissance des émotions. Ces propriétés laissent penser que l'hémisphère droit pourrait jouer un rôle de synthétiseur plutôt que d'analyseur, et contribuer de façon prépondérante dans l'imagination ou la créativité. D'où l'idée une autre idée reçue que, si on pouvait libérer l'hémisphère droit et lui permettre de donner libre cours à ses capacités, on pourrait, là encore, développer des potentialités nouvelles.
Les deux hémisphères, en fait, fonctionnent de façon quasi synchrone et égalitaire. De nombreuses tâches cognitives requièrent l'intervention simultanée des deux hémisphères, ce qui traduit bien la réalité du fonctionnement cérébral fondé à la fois sur la répartition du travail le concept de localisation et sur la complémentarité des différentes régions le concept de réseau fonctionnel. La collaboration naturelle des deux hémisphères n'exclut évidemment pas l'existence d'une typologie individuelle selon laquelle certains individus mathématiciens, musiciens pourraient disposer de capacités hémisphériques droites plus développées que la moyenne des individus.
Grosse tête
Ces considérations amènent à se poser la question des relations entre la taille du cerveau et les capacités opérationnelles qu'on regroupe sous le terme d'intelligence. Des expressions courantes comme « grosse tête », ou « gros cerveau » sont fréquemment utilisées pour désigner des gens très intelligents ou très compétents, ce qui suggère que ces gens pourraient avoir dans leur cerveau davantage de place disponible que la moyenne des mortels pour effectuer des opérations mentales complexes. Les données statistiques dans ce domaine, dont certaines datent de plus de cent cinquante ans, ne permettent aucune conclusion solide, mais continuent de susciter d'âpres polémiques. Paul Broca, dans les années 1850, avait cru pouvoir déterminer une relation entre les deux, mais en utilisant une méthode sujette à critiques : travaillant sur des squelettes, il mesurait en fait la capacité crânienne, et non la taille du cerveau lui-même. De plus, il ne tenait pas compte de la taille et de la masse corporelle des individus, avec lesquelles le poids du cerveau est corrélé. La recherche d'une relation entre poids du cerveau et intelligence pourrait d'ailleurs être relativement dépourvue d'intérêt si l'on considère que la majeure partie du volume cérébral est constituée d'un type de cellules, les cellules gliales, qui ne participent pas directement au traitement de l'information nerveuse. Les cellules gliales assurent le développement et la mise en place des connexions, la nutrition optimale des neurones, en un mot, le bon fonctionnement du réseau.
Vidéo : Lucy - Bande-Annonce (VF)">On estime que la plupart des humains n'utilisent que 10% de leur capacité cérébrale.
Imaginez si nous pouvions atteindre 100%
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Une étude plus récente, datant de 1991, portant sur les cerveaux de vingt hommes et de vingt femmes jeunes montre l'existence d'une corrélation pour l'ensemble du groupe entre la taille du cerveau mesurée par la méthode d'imagerie par résonance magnétique et l'intelligence mesurée par la méthode du quotient intellectuel. Toutefois, en considérant séparément les cerveaux des deux sexes, cette corrélation n'atteint le niveau de signification statistique que pour le groupe des hommes [2] . La controverse sur ce sujet avait rebondi à propos de l'étude du cerveau d'Albert Einstein, conservé après sa mort et retrouvé par hasard plusieurs dizaines d'années plus tard. Le poids du cerveau d'Einstein se situait dans la moyenne statistique : il pesait 1 230 grammes, comparé aux 1 400 grammes des cerveaux d'un groupe témoin. Une particularité avait cependant frappé les chercheurs : la région pariétale du cerveau d'Einstein était nettement plus développée que celle des cerveaux témoins, une différence qui a son importance si l'on considère le rôle du lobe pariétal dans la pensée « spatiale » fortement utilisée par les mathématiciens. Toutefois, cette différence entre le cerveau d'Einstein et les autres cerveaux n'était pas due à une plus grande densité en neurones, mais plutôt en cellules gliales[3] .
D'autres faits montrent que le possesseur d'un cerveau de plus faible volume peut néanmoins atteindre des scores élevés au QI. John Lorber, un neurologue britannique, avait eu l'occasion d'observer en 1980 le cas d'un étudiant en mathématiques, normal sous tous rapports et possédant un QI de 126, chez qui un contrôle médical de routine avait détecté un périmètre crânien légèrement supérieur à la normale.
Un examen de son cerveau avait été pratiqué à l'aide d'un scanner : à la surprise générale, l'examen avait révélé que le cortex cérébral de cet étudiant, du fait d'une hydrocéphalie remontant à l'enfance, était réduit à une fine lame de 1 millimètre, au lieu des 4 ou 5 centimètres observés normalement. Cette observation avait suscité dans la revueScience un commentaire au titre provocateur : « Avez-vous vraiment besoin de votre cerveau [4] ? » En tout état de cause, elle illustre les capacités étonnantes du cerveau à fonctionner efficacement dans des conditions aussi anormales : elle ne signifie pas qu'une partie du cerveau reste inexploitée dans les conditions normales, mais plutôt que le cerveau dispose de vastes potentialités d'adaptation et de réorganisation.
Connexions synaptiques
Le cerveau n'est pas un organe figé, ni entièrement déterminé dans son fonctionnement. Au contraire, la plasticité, propriété fondamentale du système nerveux, permet un remodelage permanent des connexions entre les neurones, avec la possibilité de créer de nouvelles associations, d'acquérir de nouveaux apprentissages, de fixer des souvenirs [5] .
Ce n'est donc pas seulement le nombre de neurones, ni le poids du cerveau qui sous-tendent les capacités intellectuelles, mais plutôt la densité et l'efficacité des connexions synaptiques qui relient les neurones entre eux.
Ce « poids synaptique » est un poids virtuel, mais il n'est pas fixe :
tout individu normalement constitué peut l'augmenter à son profit et acquérir ainsi de nouvelles capacités.
a généré l'idée tenace que nous pourrions augmenter nos performances intellectuelles en sollicitant certaines régions du cerveau qui seraient
structurellement sous-exploitées.
Par Marc Jeannerod
Source : http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier/nous-n-utilisons-10-notre-cerveau-01-10-2007-85581
Le 6ème Sens : Le pouvoir de L'Esprit - OOKAWA Corp.
Le 6ème Sens : Le pouvoir de L'Esprit Un voyage subjectif à la découverte de différents phénomènes "psy" et les recherches que dirigent certains scientifiques pour les appréhender. Le sixiè...
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