L'intox : vous connaissez ? Vous la vivez très certainement tant elle rôde ici et là

Publié le 9 Février 2015

L'intox : vous connaissez ? Vous la vivez très certainement tant elle rôde ici et là

La religion du travail est une intox

Christiane Rochefort

Nos soldats ont pris l'habitude des balles allemandes, en effet elles éclatent mollement en l'air et tombent en pluie de fer inoffensive, ou s'enfoncent dans la terre sans éclater. Quant aux blessures causées par les balles, elles ne sont pas dangereuses; les balles traversent les chairs de part en autre sans les déchirer, de sorte que les grands trains de blessés sont remplis de jeunes garçons atteints par des balles, mais qui rient avec une réconfortante bonne humeur.

Article de L'intransigeant, cet important quotidien du soir classé à droite, écrit le 17 août 1914

Exemple d'intox :

Relecture de l'illustration après passage OCR "Le bourrage de crâne"


Un des phénomènes majeurs de la Première Guerre mondiale est celui de la bataille autour du contrôle de l'information.

Dès le début du conflit, une expression est née parmi les soldats en campagne : « le bourrage de crâne ». Il s'agit de se moquer des fausses « informations » créées à l'arrière et qui ne correspondent en rien à la réalité vécue au front.

Dès l'été 1914 se met en place une stratégie, encouragée par l'état-major, qui vise à soutenir le moral des troupes et celui des civils à l'arrière. Il s'agit dans une situation militaire périlleuse de faire en sorte que le front et les civils tiennent, quitte à arranger la réalité et à ne mettre en avant que des événements favorables. S'il n'y a pas nécessairement au départ de plan construit pour désinformer, très rapidement de grandes libertés sont prises avec la réalité.

« Des balles pas dangereuses»

Dans la presse, en particulier les journaux nationalistes emportés dans un élan furieux en montrent une véritable caricature. Ainsi L'intransigeant, cet important quotidien du soir classé à droite, écrit le 17 août 1914, alors que les armées françaises sont partout en recul « Nos soldats ont pris l'habitude des balles allemandes, en effet elles éclatent mollement en l'air et tombent en pluie de fer inoffensive, ou s'enfoncent dans la terre sans éclater. Quant aux blessures causées par les balles, elles ne sont pas dangereuses; les balles traversent les chairs de part en autre sans les déchirer, de sorte que les grands trains de blessés sont remplis de jeunes garçons atteints par des balles, mais qui rient avec une réconfortante bonne humeur. »
C'est le lendemain de la publication de cet article l'arrière, mais aussi d'intoxiquer l'ennemi qui est très attentif à ce que peut penser ou dire l'opinion.


« Nous progressons 1914 »
Les images présentées ici sont emblématiques de ce phénomène. La première, publiée en France à la fin de 1914, représente un jeu d'échecs dont la bataille est menée par les généraux Joffre et Foch. Le premier met au combat les hommes de la réserve de l'armée territoriale (âgés de plus de 45 ans) qui viennent soutenir les soldats plus jeunes. Les troupes du kaiser Guillaume II sont mal au point avec un grand nombre de prisonniers ou de soldats morts qui ont été éjectés en haut à droite de l'échiquier. Mais c'est la phrase qui surplombe la scène qui illustre le mieux le bourrage de crâne: « Nous progressons 1914 ». A la fin de l'année, le front a reculé de 100 km, c'est la distance qui sépare la frontière du Chemin des Dames ! À cette carte postale, qui connut un succès certain, répond quelque temps après une composition allemande similaire. Le général en chef Ludendorff et Hindenburg, l'air déterminé, mettent en échec les commandants aux visages grotesques et affolés des armées alliées.
On peut s'interroger sur la façon dont les Fontenaysiens ont interprété cette propagande, qui prend une forme de plus en plus intensive au fil des mois. Rappelons qu'en décembre 1914, pas moins de 122 jeunes hommes de la ville ont déjà perdu la vie. Au début de 1915, le journaliste Albert Londres commence à s'émouvoir de poids de la censure et de la désinformation, mais il est encore bien isolé... que le soldat fontenaysien Octave Cerbelot, âgé
de 22 ans, succombe à ses blessures par balle.


Quel décalage entre les propos enflammés de ce journaliste » et la brutale réalité de la guerre. On y décèle une mise en condition des médias qui n'ont même pas besoin de recevoir d'instructions des autorités pour relayer des propos si contraires à la vérité.

Le contrôle de l'information est devenu un enjeu de taille. Il s'agit de maintenir coûte que coûte le moral, qui a été si durement affecté les premiers mois de la guerre.

L'intox : vous connaissez ? Vous la vivez très certainement tant elle rôde ici et là
L'intox : vous connaissez ? Vous la vivez très certainement tant elle rôde ici et là

Expression familière de l'intox : "action d'intoxiquer les esprits".

Quand emploie-t-on l'intox ? Lorsqu'on veut vous faire croire à quelque chose, alors que ce qui se pratique est exactement le contraire.

L'intox c'est de ne dire pas exactement comment ça se passe en vrai.

L'intox, c'est un mensonge sciemment fabriqué, pour tromper ou déjouer.

L'intox, pour celles ou ceux qui la colporterait, c'est un acte de faiblesse avoué silencieusement, dont on est soit-même conscient ou pas, dont on croit intimement que personne ne doutera, qui est audacieux au premier abord et qui émane des soit-disant forts à destination des soit-disant faibles. Car en fait, l'intox n'est que trop souvent utilisée pour cacher ses faiblesses ou pour s'émanciper de grosses fautes qu'on a soit-même validées par faiblesse.

Une démarche parmi d'autres consiste à promouvoir de l'intox alors qu'on est soit-même sur le déclin, en mauvaise passe ou sur le chemin de la recherche de rédemption.

L'intox isole et conduit à la folie, après que le doute vous ait envahi.

L'intox tue le raisonnement après l'avoir paralysé...

L'intox pratiquée sur Internet, pourrait avoir pour correspondance l'Hoax.

Rédigé par OOKAWA-Corp

Publié dans #intox, #esprit, #faiblesse, #Dieu, #stratégie, #défaillance, #mensonge, #traitrise, #maladie

Repost0
Commenter cet article