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Publié le 30 Mars 2015

CLUB MED : village vacances Les Boucaniers à Sainte-Anne

Inauguré en 1969, le village vacances Les Boucaniers à Sainte-Anne fête cette année ses 45 ans. Repris par le groupe Monplaisir il y a dix ans, il affiche un très bon taux de remplissage. L'avenir se présente bien, à part cette affaire qui l'oppose à l'Europe...

De nombreuses activités sont proposées au Club Med, dont le kite surf et son école française.

Un taux d'occupation annuel de 75%.

Quelle structure touristique peut s'enorgueillir d'une telle moyenne en Martinique ? Le village vacances Les Boucaniers à Sainte-Anne en fait partie, et il n'est pas loin d'être le seul. Pourtant, les bénéfices ne sont pas de la même ampleur. « Nous sommes proches de l'équilibre » , se contente d'avancer Didier Le Fur, directeur général depuis 2 ans de la SMVV (Société martiniquaise village de vacances), qui exploite le Club Med.

Le bât blesse toujours au même endroit, les charges. « Patronales et salariales réunies, elles pèsent 40% » , détaille Didier Le Fur, qui milite, à l'unisson de son patron, Yan Monplaisir, à la tête du groupe Monplaisir, pour que les DOM dans leur ensemble bénéficient « d'une spécificité pour les charges touristiques » , afin de pouvoir concurrencer les îles voisines. « Sinon, les hôtels, dans l'impossibilité d'investir pour se développer, se rénover, sont voués à voir l'avenir de façon pessimiste. »

50 MILLIONS D'EUROS DE TRAVAUX

Le Club Med, lui, espère bien mener à leur terme ses projets d'agrandissement et de rénovation. Agrandissement avec 60 nouvelles chambres, « sans extension du domaine, nous avons de la place » , précise Didier Le Fur ; rénovation de la cuisine, « pour la rendre plus fonctionnelle » . Mais ces deux dossiers sont suspendus au dénouement du contentieux qui l'oppose à l'Europe. La Commission européenne réclame depuis plusieurs années à l'État français, à l'exploitant et au promoteur du Club Med de lui rembourser, pour vice de forme, la subvention qu'elle avait accordée pour les travaux de rénovation du village vacances en 2005. Des travaux de grande ampleur, qui avaient coûté 50 millions d'euros. L'Europe en avait financé près du quart, soit 12,4 millions d'euros.

Toujours en cours, le dossier, qui met en cause la responsabilité de l'État et du Club Med, pourrait trouver une issue lors de la validation de l'enveloppe budgétaire allouée par l'Europe à la Martinique pour la période 2014-2020. « La somme pourrait être amputée des 12 millions d'euros réclamés » , évoque une source bien informée.

SOLUTION POLITIQUE ?

Didier Le Fur ne croit pas à une solution autre que positive dans cette affaire. « Dans le cas contraire, ce serait le dépôt de bilan assuré. » Une perspective qui toucherait 400 personnes, les 220 permanents (en CDI), 80 saisonniers et 40 GO du club. Sans compter les prestataires extérieurs (sécurité, espaces verts, spa, excursions, plongée, kite surf), une cinquantaine de personnes, et les retombées économiques indirectes pour les taxis, les compagnies de transport ou encore les artisans. « Ce n'est pas envisageable, une solution politique sera forcément trouvée » , indique une source proche du dossier.

Surtout que, contrairement à d'autres structures touristiques de l'île, le Club Med sort d'une bonne saison touristique, achevée sur une augmentation de 5% du nombre de clients par rapport à l'an dernier.

Quant aux réservations pour les six prochains mois, elles sont en hausse comparées à la même période il y a un an. Pour une fois qu'un hôtel fonctionne...

La clientèle locale, un véritable levier économique

« Pendant longtemps, très peu de Martiniquais venaient au Club Med » , explique Didier Le Fur, directeur général du site. « Jusque dans les années 80, la clientèle était à 95% nord-américaine, poursuit-il. Le Club Med accompagnait la libération des moeurs. Les célibataires de Boston, New York, venaient faire la fête, et de façon massive. » Les temps changent.

Aujourd'hui, la clientèle est très majoritairement familiale. Sur les 70 Club Med à travers le monde, plus que deux ont cette étiquette « célibataires » .

Ouvert à tous sans restriction, le Club Med local paie encore cette image, certains habitants de l'île pensant qu'il est réservé à la clientèle métropolitaine ou étrangère. « C'est faux, assure Didier Le Fur. Nos clients peuvent aussi venir une journée, une soirée. »

Cette clientèle locale est un « véritable levier économique » pour le Club Med. Représentant 7% du chiffre d'affaires annuel, l'objectif est d'atteindre les 10%. Et de rester l'un des clubs qui attirent le plus de clients locaux.

Fermé jusqu'au 11 juillet

Comme chaque année, le Club Med ferme ses portes quelques semaines. Période dite « creuse » dans l'année, entre la fin de la saison touristique et les grandes vacances, le mois de juin est mis à profit pour écluser les congés des salariés et effectuer des travaux. Deux chantiers importants vont être réalisés cette année, en plus des révisions « classiques » (peintures, climatisation...). Les 30 premiers mètres du ponton de ski nautique vont être cassés et remis sur pilotis, pour un budget d'environ 100 000 euros. L'autre gros chantier concerne les chambres pour les personnes à mobilité réduite. Le Club Med va se conformer aux normes en vigueur, pour un budget de 60 000 euros, et sera ainsi en avance. D'abord fixée à fin 2014, cette obligation a été repoussée à 2020.

À noter que les entreprises de ces chantiers sont locales.

EN CHIFFRES

650

C'est le nombre de clients maximum que le Club Med peut accueillir actuellement.

80%

La clientèle européenne et francophone représente 80% du chiffre d'affaires. Suivent les Canadiens (surtout du Québec) avec 10%, les Antillais (7%) et les Américains (3%).

90%

Le groupe Monplaisir est actionnaire à 90% du Club Med. Le reste appartient à la maison mère. C'est le seul club de la marque à fonctionner ainsi, tous les autres (69) étant propriété à 100% de la maison mère.

6

C'est le nombre de Club Med dans la grande Caraïbe : 1 en Martinique, 1 en Guadeloupe, 1 à Punta Cana, 1 aux Bahamas, 2 au Mexique.

source : http://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/economie/le-club-med-ne-connait-pas-la-crise-257174.php

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