La génération Z s’annonce comme une déferlante redoutable et redoutée par les entreprises
Publié le 13 Mars 2015
La génération Z s’annonce comme une déferlante redoutable et redoutée par les entreprises, sur lesquelles les moins de 20 ans portent un regard très sévère. Explications.
Les entreprises perdaient déjà leur latin avec la génération Y- zappeuse, frondeuse, insoucieuse des hiérarchies. La vague suivante, la génération Z, s’annonce comme une déferlante plus redoutable encore. Car les moins de vingt ans, nés après 1995, portent un regard très dur sur l’entreprise tout en ayant des attentes extrêmement fortes à son égard. C’est ce que révèlent les résultats d’une première étude consacrée à cette génération, réalisée auprès de 3.200 jeunes par The Boson Project et BNP Paribas, et divulgués cette semaine.
Alors que leur seul contact avec l’entreprise s’est limité, pour la grande majorité, à un stage en classe de troisième, les moins de vingt ans emploient des mots très durs pour la qualifier. Ils y voient un univers "dur" (adjectif employé par 17rong>0 répondants) et "impitoyable" (63), "compliqué>" (147), "difficile" (142 ) et même "ennuyeux" (44), "triste" (7) et "hostile". N’en jetez plus…
Ce portrait noir ne rime pourtant pas avec un dégoût de l’entreprise, perçue d’abord comme stressante. L’arrivée des Z constitue donc un défi énorme pour l’entreprise, qui devra se transformer pour les attirer. Dans leurs choix, les Z privilégieront, outre l’argent, l’amusement et l’épanouissement. Ils veulent du "fun" et fuient l’ennui. "L’entreprise doit être un fournisseur d’épanouissement individuel et collectif", décrypte Isabelle Sachot-Moirez responsable du recrutement de BNP Paribas.
La génération Z exige aussi une refonte des attributs du leadership. Ils jaugent un bon patron d’abord par sa capacité à faire confiance à l’équipe (qualité citée par 67% des sondés) et son écoute (62%). L’autorité vient loin derrière (22%). Quant au diplôme du patron, il compte quasiment pour du beurre (3%) à leurs yeux !
La génération Z attend également un véritable engagement éthique de l’entreprise. "Chaque entreprise peut et doit faire un effort à son niveau pour les générations futures", résume un participant à l’étude. Enfin, leurs exigences en termes de mobilité sont exacerbées. La possibilité de voyager est citée comme un atout par 37% des sondés, et 69% se voient travailler à l’étranger.
L’étude dresse également le portrait d’une génération assez similaire aux "Y" (les 20-30 ans) mais qui s’en distingue par quelques traits spécifiques. "La génération Z ainsi présente la caractéristique, déconcertante pour les autres générations, d’avoir un sentiment de multi-appartenance. Ni hipsters, ni intellos, ni geeks, ils se voient tout cela à la fois. Dans leur jargon, ils se baptisent d’ailleurs "slashers", slash pour l’action de combiner plusieurs statuts", observe Marianne Urmès, l’auteur de l’étude au sein de The Boston Project.
Plus encore que leurs aînés, les Z accordent une grande importance à leur réseau. C’est une clé de réussite pour 40% d’entre eux. Plus impatients, plus connectés, plus créatifs et plus décomplexés que les Y, ces débrouillards ont aussi un rapport à la connaissance différent du leur. Ainsi, ils ne perçoivent pas le diplôme comme un gage de réussite. Dans une logique d’auto-apprentissage, ils considèrent l’école comme un fournisseur de connaissances au même titre qu’un MOOC ou un tutoriel sur Youtube. "On retrouve exactement le profil de nos élèves", souligne Nicolas Sadirac, le directeur général de l’école 42. Le diplôme n’est plus en adéquation avec les attentes des étudiants ni avec les besoins des entreprises".
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