Chers amis de RADIO FRANCE : Votre tribune dans le Monde m'a choqué & de surcroît vous me prenez pour un con !

Publié le 9 Avril 2015

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Mes chers amis de Radio France

Aujourd'hui, cela fait vingt jours que vous me réveillez en chansons autour de 5h30 et j'aime beaucoup votre playlist. Vraiment.

Mais je préfèrerais entendre vos envoyés spéciaux me parler du Kenya comme seule une radio en continu comme France Info sait le faire. Loin du voyeurisme et de la répétition perverse des chaînes info de la TNT. Je préfèrerais écouter en podcast les chroniqueurs truculents qui viennent dynamiter la matinale de Patrick Cohen sur Inter. Je préfèrerais laisser "France Cul" me faire divaguer vers des choses essentielles en conduisant mon scooter dans les bouchons ineptes de notre bonne vieille Capitale ou réécouter en décalé l'excellente émission de Nicolas Demorand.

De tout cela, et d'autres choses encore, vous me privez. Et je ne suis pas le seul. Je fais partie de ces gens qui se nourrissent de radio. Et vous me coupez d'une partie de ma source, du service dû au public.

J'ai plein de copains dans votre belle maison ronde. A tous les étages. Chacun me donne sa version de sa grève ou de sa non grève depuis vingt jours. A chacun, je rappelle que le monde a changé voire qu'on ne peut plus vivre à crédit, que la satisfaction du consommateur est devenue l'alpha et l'oméga, que votre devoir d'informer est au cœur de la démocratie etc... etc.

Alors mes chers amis de Radio France, ne m'en voulez pas si je vous fais la gueule.

Vous me prenez pour un con parce que vous vous prenez pour autre chose que ce que vous êtes.

 

J'ai lu le rapport de la Cours des Comptes. Il n'est pas tendre avec vous.

Les Sages vous épinglent notamment pour une mauvaise gestion, des avantages de toutes sortes, des congés payés très largement supérieurs à la moyenne des français. A ma moyenne. Et vous n'en n'avez pas assez, vous en voulez plus, c'est ce que j'entends depuis vingt jours. Cela m'attriste.

Et puis vous semblez refuser de voir qu'il vous faut réaliser cinquante millions d’économies récurrentes pour remettre à flot votre chère maison. Cela passe par une réorganisation du groupe, une réduction des coûts et une amélioration globale de l'ambiance. Votre tribune dans le Monde m'a choqué. Elle n'était que revendications sans fond là où j'espérais voir une envie de construction pour espérer réentendre les ondes frémir. Il faut savoir sortir d'une grève.

Alors, comme vous n'avez pas envie de changer, vous tapez sur un jeune patron de media béotien qui a le sale boulot de corriger les erreurs de ses prédécesseurs tout en insufflant le changement. Bref mission impossible, il est piégé. Si vous avez raison de l'attaquer sur ses petites manies de bureau, je ne comprends pas que vous preniez en otage les auditeurs. Au regard du déficit, ses bêtises de précieux ne sont rien. Vous êtes arcboutés sur le risque de perdre une part infime de vos collègues parce qu'il faut faire un plan de licenciement. Vous savez pourtant qu'il vaut mieux scier une branche plutôt que de couper l'arbre ! Tous les médias y sont confrontés, tous les médias l'ont fait, plus ou moins bien masqué.

Vous hurlez parce que vous n'êtes pas associés au plan stratégique ou d'autres choses qui concernent la gouvernance d'entreprise... En quoi l'auditeur doit-il en être puni ? Le monde tourne et votre service public ne remplit pas son office. Et puis la grève a déjà coûté trois millions d'euros qu'il faut donc rajouter au débit. En rebranchant, vous auriez au moins les recettes publicitaires qui rentreraient.

Comme vous j'ai conscience qu'il y a plein de choses qui ne vont pas et comme vous je sais la chance que vous avez de ne pas être dans le secteur privé où il y aurait longtemps que des parties entières de la maison aurait été transformées, démantelées, vendues voire fermées. Alors ?... Alors pourquoi ne pas faire briller cette chance que vous avez en vous adaptant au monde d'aujourd'hui. Qu'attendez vous pour incarner ces forces du progrès plutôt que d'avoir un positionnement ultra conservateur ancré dans des certitudes d'un autre temps pour protéger quelques privilégiés. Le monde change, la radio de demain est en train de s'inventer partout. On ne consomme plus le contenu radio de la même façon. On ne le produit plus avec les mêmes outils.

Il a été question en 2014 de l'uberisation du monopole des taxis, votre tour viendra.

C'est comme ça, on n'y peut rien. Tous les secteurs vont y être confrontés. Allez vous faire comme le chêne de la fable ? Pendant que vos concurrentes du secteur privé s'organisent, vous êtes en grève. Regardez le formidable travail effectué sur la vidéo à Europe 1, regardez RTL se donner les moyens pour combler son retard dans les réseaux sociaux, regardez les radios musicales bousculer leurs antennes et leur méthode de travail pour s'adapter à l'usage de leur audience, regardez l'avènement de la radio numérique enrichie... Et vous ? Je ne vous demanderai jamais de changer de déontologie, juste de vous adapter à nous, vos auditeurs qui avons changé d'usage et de rythme.

Mes chers amis de Radio France, lisez dans ma note agacée d'être pris en "otage" depuis plus de vingt jours une déclaration de mes sentiments les meilleurs.

Emery

https://www.linkedin.com/pub/emery-dolig%C3%A9/0/269/b24?trk=pulse-det-athr_prof-art_ftr

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