Le gouvernement de Manuel VALLS présente sa stratégie numérique pour la France - Axelle LEMAIRE s'exprime
Publié le 18 Juin 2015
Le numérique est partout, il a envahi l’économie, la société, l’école…
La France ne peut pas "se permettre d’être passive dans cette révolution", nous devons mettre la barre le plus haut possible et imprimer le changement partout pour moderniser l’action publique
Cette étape était essentielle, ceux qui critiquent la France en expliquant que nous sommes toujours en retard ne sont pas au fait de ce qui est à l’œuvre, l’idée c’est de dire : voilà ce qui est en cours et comment nous irons plus loin encore
Il faut œuvrer pour qu’internet devienne un levier de croissance plutôt qu’une menace
Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la France
Elle était attendue depuis des mois. Jeudi 18 juin, le premier ministre Manuel Valls a présenté lors d’une conférence de presse rien de moins que la stratégie numérique de la France : une série de mesures visant à exposer les ambitions du gouvernement en la matière. La journée a été riche puisque M. Valls s’est aussi vu remettre un rapport du Conseil national du numérique, issu d’une consultation publique et visant à donner des recommandations pour la prochaine grande loi sur le numérique prévue pour l’automne.
« Le numérique est partout, il a envahi l’économie, la société, l’école… », expliquait la veille au Monde Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat en charge de la question au gouvernement, lors d’une présentation préalable de cette stratégie numérique gouvernementale. Pour elle, la France ne peut pas « se permettre d’être passive dans cette révolution, nous devons mettre la barre le plus haut possible et imprimer le changement partout pour moderniser l’action publique ».
Pour ce faire, le gouvernement a décidé d’instiller le numérique dans tous les aspects de la vie des Français : économie, tourisme, éducation, santé, gestion des données, rapport avec les administrations… Au risque d’envoyer un message confus et de noyer le public dans un véritable catalogue de bonnes intentions, dans lequel il est parfois difficile de distinguer la nouveauté de ce qui a déjà été mis en place. « Cette étape était essentielle, ceux qui critiquent la France en expliquant que nous sommes toujours en retard ne sont pas au fait de ce qui est à l’œuvre, l’idée c’est de dire : voilà ce qui est en cours et comment nous irons plus loin encore », répond la secrétaire d’Etat.
Numérique : les principales mesures du gouvernement
Le gouvernement a rendu public jeudi 18 juin sa stratégie numérique. Parmi les mesures qu’elle comporte, certaines sont déjà connues ou enclenchées, mais d’autres sont plus inédites.
Création de données d’intérêt public : des entreprises chargées de mission de service public (transport, énergie…) seront concernées.
Lancement de l’« Emploi Store » : un site et une application regroupant les services de Pôle emploi et ouvrant certains outils aux développeurs.
Mise en place de la grande école du numérique : labellisation de formations (universités, collectivités, associations) centrées sur le numérique.
Organisation d’une rencontre entre start-up françaises et grands financeurs à l’automne sous l’égide du président de la République.
Inscription de la neutralité du Net dans la loi sans attendre l’issue des négociations à Bruxelles et après une période de concertation.
Inspection par les services de la concurrence des conditions générales d’utilisation des grands sites opérant en France.
Modification de la loi sur les données personnelles avant les nouveaux textes européens et instauration de la possibilité de transporter ses données personnelles d’un service à un autre.
Lancement de travaux avec le Conseil de l’Europe pour établir une charte des droits du citoyen et du numérique.
LE CHANTIER DE L’ÉCONOMIE
Premier grand chantier, l’économie. Avec, en tête de gondole, le développement et le financement des start-up. Mme Lemaire souhaite ainsi « montrer que la France est un pays attractif, que nous y innovons, que nos entreprises décrochent des contrats ». Son but : « capter une partie de l’argent des capitaux risqueurs internationaux », afin que les jeunes pousses françaises demeurent sur le sol national et y « créent de la croissance et de l’emploi ». Pour cela, le gouvernement souhaite faire venir en France, en octobre prochain, les plus gros fonds de la Silicon Valley pour leur montrer ce qui s’y passe.
« Nous ferons, par ailleurs, venir à Paris les start-up les plus emblématiques de tout le territoire, afin qu’elles montrent aux investisseurs le niveau et la qualité de ce qu’elles font », souligne la secrétaire d’Etat.
Pour ce qui est des rapports entre grands groupes et start-up, « Nous allons faire en sorte d’établir un guide des bonnes pratiques pour permettre aux grands groupes et aux start-up de travailler ensemble dans de bonnes conditions. Un forum dédié à cette alliance nouvelle sera organisé à Bercy, pour que les uns et les autres s’engagent réciproquement de manière pérenne », annonce Mme Lemaire.
La secrétaire d’Etat est, en outre, très attachée à la transition numérique des TPE/PME (les « très petites » et les « petites et moyennes » entreprises). « Il faut œuvrer pour qu’internet devienne un levier de croissance plutôt qu’une menace », souligne la secrétaire d’Etat.
LA QUESTION ÉPINEUSE DE LA NEUTRALITÉ DU NET
Côté éducation, le gouvernement va labelliser une cinquantaine de formations aux métiers du numérique. Afin de « former les jeunes aux emplois dont les entreprises françaises ont désespérément besoin : cela peut être développeur, concepteur de site internet, animateur de communautés en ligne… », détaille la secrétaire d’Etat.
L’épineuse question de la neutralité du Net, ce principe qui consacre la non-discrimination des données sur les réseaux, actuellement en négociation à Bruxelles, est un des points clés de la stratégie présentée jeudi. Mme Lemaire souhaite « que la France puisse porter dans la loi une définition de la neutralité qui laisse la possibilité de l’innovation », avant qu’un accord ne soit trouvé au niveau européen.
Par ailleurs, « le gouvernement va travailler avec le Conseil de l’Europe à la rédaction d’une charte des droits du citoyen et du numérique », annonce Axelle Lemaire qui rêve d’un protocole additionnel à la Convention européenne des droits de l’homme.
Ainsi, le gouvernement pourrait faire en sorte qu’il soit interdit de couper aux consommateurs leur connexion internet.
ALLER PLUS VITE QUE BRUXELLES
Sur les données personnelles, ces informations détenues par les géants du net comme Facebook ou Google, le gouvernement veut aller plus vite que Bruxelles : « Il y aura une loi française [sur l’encadrement de l’utilisation de ces données] avant l’entrée en vigueur du règlement européen, en 2018 au plus tôt, mais nous avons une vision française qui doit aussi influencer les négociations à Bruxelles » veut croire Axelle Lemaire. Au menu notamment, la possibilité de transférer ses propres données d’un service à l’autre. Ainsi, il sera possible de transférer ses photos ou ses informations sur un nouveau réseau social, si on veut en changer.
La secrétaire d’Etat souhaiterait même que les entreprises publiques comme EDF ou la SNCF partagent les données dont elles disposent jugées d’« intérêt général ». L’idée : aider à développer de nouveaux services en se servant de cette multitude d’informations disponibles.
Le gouvernement veut muscler le rôle de l’administrateur général des données, un poste créé fin 2014 par décret. « Son existence sera pérennisée dans la loi pour lui donner la légitimité d’intervenir auprès des administrations et d’organiser l’ouverture des flux des données » explique la secrétaire d’Etat.
CRÉATION D’UN « ETAT PLATE-FORME »
Autre préoccupation de l’exécutif, la cybersécurité. Il s’agit de « répondre à une angoisse et un besoin de plus en plus forts, chez les particuliers comme chez les administrations et les entreprises », selon Mme Lemaire. Une plate-forme d’assistance aux victimes de cyberattaques sera mise en place au 1er semestre 2016. Un appel à projet dédié à la protection de la vie privée sera lancé dès le mois de juillet, sans plus de précisions. « Il y a un décalage entre ce que dit la loi et le ressenti des gens sur le contrôle de leurs données. La technologie peut combler cet écart », espère la secrétaire d’Etat.
Numériser les services publics semble aussi être au cœur des préoccupations du gouvernement : pour rendre « les services publics de demain plus efficaces et plus personnalisés », l’exécutif souhaite la création d’un « Etat plate-forme ». Comprendre : un endroit où les développeurs pourront trouver des API (« Application Programming Interface », ou interface d’application de programmation), c’est-à-dire des moyens pour interroger les bases de données de l’Etat et interagir avec ses systèmes informatiques pour développer de nouveaux services.
« Il faut aller aussi vers une stratégie de plate-forme coordonnée pour les services publics, avec un portail d’entrée unique vers tous les services [de l’Etat] pour les usagers » note Axelle Lemaire. Plus concrètement, les citoyens pourront, par exemple, d’ici la fin de l’année refuser d’interagir avec l’administration par courrier et réclamer un échange électronique. Mme Lemaire aimerait aussi importer la culture start-up au sein du gouvernement, pour permettre aux équipes de travailler de façon plus agile.
Le gouvernement oublie certaines recommandations du Conseil national du numérique
Le Conseil national du numérique a présenté son rapport issu d’une vaste concertation publique entamée il y a plusieurs mois. C’est sur cette base que le gouvernement a établi sa stratégie dévoilée ce 18 juin. Certaines dispositions ont été reprises par l’exécutif, mais d’autres ont été oubliées.
Il s’agit principalement des propositions qui vont à rebours des récentes initiatives gouvernementales. Nulle trace dans les mesures annoncées de la recommandation du CNN de graver dans la loi l’obligation de passer par un juge pour bloquer un site. Le gouvernement est parvenu, à l’automne dernier, à instaurer un blocage administratif, sans juge, des sites terroristes.
Aucune trace non plus de la promotion du chiffrement des données, un moyen qui peut être mis en place par les entreprises et les particuliers pour les protéger. Selon Mediapart, des dispositions contraignant l’utilisation de la cryptographie ont failli être incluses dans le projet de loi sur le renseignement.
Exit aussi la volonté de s’interdire « la surveillance massive des flux et des données », pourtant préconisée par le CNN, quelques jours seulement après le vote au Parlement de la loi sur le renseignement.
Avec la présentation de cette stratégie, le gouvernement semble vouloir trouver dans le numérique un second souffle, après une séquence de plusieurs mois marquée par les lois sur le terrorisme et le renseignement où Internet a été davantage vu comme une menace que comme une opportunité. « La loi numérique doit apaiser, être une loi de liberté » affirme ainsi la secrétaire d’Etat.
Mai 2009 : La société et l'économique à l'aune de la révolution numérique - OOKAWA Corp.
Source : http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/40654-la-societe-et-l-economie-a-l-aune-de-la-revolution-numerique.pdf Mai 2009 : Introduction de la lettre de mission du Secrétaire ...
Mai 2009 : La société et l'économique à l'aune de la révolution numérique - OOKAWA Corp.
Martine PINVILLE est nommée nouvelle secrétaire d'Etat chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Economie sociale et solidaire auprès du Ministre de l'Économie, de l'Indu...
Martine PINVILLE est nommée nouvelle secrétaire d'Etat chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Economie sociale et solidaire auprès du Ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique - OOKAWA Corp.
Manuel Valls appelle les professionnels du numérique à "bousculer" le gouvernement - OOKAWA Corp.
Le Premier ministre a ouvert officiellement une grande consultation nationale sur le numérique. Les professionnels du numérique sont appelés à bousculer l'État et le gouvernement sur le sujet....
Manuel Valls appelle les professionnels du numérique à "bousculer" le gouvernement - OOKAWA Corp.
Les tops et les flops des TPE en 2014 ! - OOKAWA Corp.
Année noire dans le commerce et l'artisanat en 2014 ! Avec un indice moyen en recul de 3,2 % (contre -0,1 % un an plus tôt), l'activité des petites entreprises chute dans tous les secteurs analy...
http://ookawa-corp.over-blog.com/2015/05/les-tops-et-les-flops-des-tpe-en-2014.html
Les tops et les flops des TPE en 2014 ! - OOKAWA Corp.
Monde digital : ce qui se passe dans le Monde chaque minute - OOKAWA Corp.
Ce qui se passe dans le monde (digital) chaque minute Monde digital : ce qui se passe dans le Monde chaque minute
Monde digital : ce qui se passe dans le Monde chaque minute - OOKAWA Corp.
La phénoménale accélération du numérique n'épargne plus aucun métier - OOKAWA Corp.
L' " Uberisation " de l'économie et le grand vertige des élites Un défi pour les dirigeants en place, confrontés à un risque croissant de perte de contrôle. Aujourd'hui, c'est toute notre pyr...
La phénoménale accélération du numérique n'épargne plus aucun métier - OOKAWA Corp.
Les blocages de la transformation digitale - Mot à Axelle Lemaire - OOKAWA Corp.
Cet article est l'expression de 20 ans de gestion, accompagnement et conseil en des projets de transformation et de stratégie digitale en interne et en externe. Je vois de nombreuses choses ...
Les blocages de la transformation digitale - Mot à Axelle Lemaire - OOKAWA Corp.