Google à Bruxelles : innover n’est pas un crime !
Publié le 28 Août 2015
Alors qu’il est sous la menace d’une amende géante pour abus de position dominante, Google réfute en bloc les accusations de la Commission Européenne. Il indique encore que ses innovations non seulement ne sont pas anti-concurrentielles mais sont bénéfiques pour tous.
Pour Google, les accusations d’abus de position dominante émanant de la Commission Européenne sont infondées. Bruxelles l’accusait donc, en avril dernier, de profiter de sa situation de leader mais également d’exploiter du contenu d’autres acteurs du numérique à son profit. En juin, le président de Google Europe se disait ouvert à un accord. Mais il vient de faire marche arrière : il réfute désormais les accusations de la CE. En bloc.
Car deux visions s’opposent. La première, celle de l’Europe, moins habituée et apte à comprendre les valeurs ouvertement libérales du géant américain. Et la seconde, celle d’une entreprise américaine habituée sur son territoire à se voir applaudir au moindre signal qui lui ouvrirait un peu plus les portes de tel ou tel marché, quitte à déréguler pour plus « d’innovation », comme ils disent. C’est d’ailleurs ce qu’écrit Google : « Nous avons bien pris en compte les inquiétudes de la CE dans les objections qu’elle nous a adressées à propos de nos innovations qui seraient anti-concurrentielles ».
C’est sur ce point que compte se battre Google : innover n’est pas un crime outre-Atlantique, alors pourquoi le serait-il en Europe ? Comme nous l’expliquions en juin, les américains ont encore du mal à comprendre « que, non, décidément, l'Europe n'est pas un copier/coller de l'Amérique, à leur grand dam », pour citer un confrère.
Les « innovations » seraient bénéfiques
Libéralisme oblige, Google prend donc une posture de victime car il considère être un maillon dans la chaîne de l’économie européenne. « Nous croyons que Google donne plus de choix aux consommateurs européens et offre de précieuses opportunités aux entreprises de toute taille », écrit-il encore. Mais de quoi parle-t-on ? De Google Shopping notamment, un service que Bruxelles accuse d’être systématiquement mieux mis en valeur par Google au détriment des concurrents.
Mais le géant de Mountain View se défend, montrant chiffres à l’appui que des services comme Amazon ou eBay attirent encore (et de plus en plus) de consommateurs. « Google a délivré 20 milliards de clics gratuits aux agrégateurs sur les 10 derniers années, avec un trafic gratuit qui a augmenté de 227% sur cette période », écrit Google qui indique encore « se focaliser sur la qualité» du service rendu. Voici pourquoi, selon lui, son service n’est en rien une barrière face aux autres marchands en ligne.
La qualité, c’est aussi le principal argument mis en avant pour réfuter toutes les attaques émanant de Bruxelles. Changer sa stratégie serait préjudiciable pour le géant du Web, refusant la proposition qui lui était faite : noyer ses propres résultats avec ceux des autres.
Une amende de 10% du chiffre d’affaires
L’amende serait monstrueuse au cas où Bruxelles déciderait de l’infliger ; 10% étant le pourcentage maximal. Mais quel rôle pourrait jouer la nouvelle structure opérationnelle de Google, Alphabet ? Il est difficile de répondre à cette question mais notre petit doigt nous dit que cette réorganisation pourrait éviter à Google de payer un amende sur son chiffre d’affaires total.
source : http://www.linformaticien.com/actualites/id/37629/google-a-bruxelles-innover-n-est-pas-un-crime.aspx
Article en correspondance : Google, ennemi public numéro un à Bruxelles