Cybersécurité : la France cherche l’équilibre entre numérique et sécurité
Publié le 17 Octobre 2015
De nombreux points ont été soulevés ce matin lors de la présentation de la Stratégie Nationale de Sécurité du Numérique. Si Manuel Valls assure que « la France est prête », il reste à trouver le bon équilibre entre liberté offerte par le numérique et sécurité. Chiffrement, formation, assistance sont autant de sujets qui méritent d’être plus creusés.
« C’est la première fois qu'une stratégie nationale est largement publiée, médiatisée, expliquée. C’est très important car cela s’écrit à un moment ou des développements ont été engagés en termes de moyens par l'Etat et par l'ANSSI. Nous assistons à une montée en puissance ! ». Sur ce point, nous ne pourrons pas contredire Louis Gautier, le secrétaire général de la Défense. La Stratégie Nationale de Sécurité du Numérique (SNSN) est en effet un plan assez ambitieux mais qui demande effectivement que l’on y mette les moyens.
L’ambition est d’autant plus complexe que, comme l’a rappelé le Premier ministre, la sécurité est un secteur qui évolue très rapidement. Il faut donc pouvoir s’adapter mais surtout avoir une vision claire des choses. Les 5 axes développés ce matin semblent aller dans le bon sens ; encore faut-il attendre de voir comment ils seront effectivement mis en place, avec quels moyens. Mais la question latente a été assez rapidement balayée par Manuel Valls. Il raillait la « position caricaturale» de ceux qui opposent numérique, et la « liberté absolue », et sécurité, qui sous-entend restrictions.
A ce propos, il a bien évidemment glissé une phrase sur le chiffrement des données. « Je souhaite que les entreprises puissent continuer à en bénéficier pleinement [des ressources offertes par la cryptographie, ndlr] », affirmait-il.
Se mettre en ordre de bataille
Le chiffrement ne suffira pas à faire de la France un pays protégé. Le Premier ministre en est conscient mais il réaffirme qu’avec le plan SNSN, la « France est en ordre de bataille pour répondre à cette menace qui évolue très vite ». Par « menace », il entend les attaques répétées de ces dernières années. « Des attaques du niveau technique de TV5 Monde, nous en avons eu tous les 15 jours, expliquait quant à lui Guillaume Poupard, le directeur de l’ANSSI. Mais principalement pour faire de l’espionnage ».
C’est pourquoi la SNSN consacre un grand chapitre à la protection des intérêts fondamentaux de la France. Bien entendu, des technologies existent déjà. Mais l’idée est de renforcer les capacités scientifiques, techniques et industrielles, mais également la formation. Le Premier ministre souhaite que la France soit prête, ainsi que ses « organisations multilatérales », à une attaque informatique de grande ampleur. Le vivier de start-up françaises sera mis à contribution. La BPI France a d’ailleurs « lancé des appels à projet sur la cybersécurité pour accompagner et développer des dispositifs fiables pour les entreprises », rappelle le Premier ministre, qui voit là une belle opportunité pour le futur dynamisme économique tricolore.
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