Le président de l’Arcep ne compte pas sur le câble pour fibrer la France

Publié le 23 Novembre 2015

La France est condamnée à faire ce qu’on appelle du ‘leap frog’, c’est-à-dire sauter une génération (…) Nous sommes dans un chantier d’infrastructure extraordinairement ambitieux qui est le déploiement massif de la fibre optique jusqu’à l’abonné

Sébastien Soriano, Président de l’Arcep

Le président de l’Arcep ne compte pas sur le câble pour fibrer la France

Auditionné à l’Assemblée nationale, le président de l’Arcep Sébastien Soriano a affirmé être « conscient » de la dégradation du réseau cuivre en France. Une raison supplémentaire d’accélérer le déploiement du Très Haut Débit, sans toutefois compter sur le câble.

C’est un Sébastien Soriano clair et visiblement résolu à faire passer ses idées qui s’est présenté mercredi 18 novembre pour une audition à l’Assemblée nationale. Le président de l’Arcep a, comme à son habitude, été interrogé sur de très nombreux sujets dont le sempiternel débat autour du très haut débit (THD) en France.

Alors qu’il parle des moyens à disposition de l’Arcep, il glisse cette phrase plutôt étonnante : « Nous sommes extrêmement conscients de la dégradation du réseau cuivre et elle nous a surpris. Elle nous a surpris », insiste-t-il ; ce qui provoque une réaction de la députée Laure de la Raudière qui avait lancé l'alerte à ce propos dès 2012.

Sur la migration du cuivre vers la fibre, Sébastien Soriano rappelle que « c’est un chantier au long cours », même s’il réfute le fait que la France soit en retard en très haut débit. « C’est vrai dans la mesure où la carte [présentée récemment, ndlr] mesure le débit à 30 Mbit/s. Cela donne un avantage aux pays qui peuvent massivement réutiliser les infrastructures du téléphone et du câble pour faire du THD ». Mais en France la typologie des infrastructures n’est pas dans ce cas car « le câble c’est environ 30% de couverture de la population ».

FTTB/FTTH : une vraie différence ?

Ce serait donc sur le cuivre, qui peut être modernisé, qu’il faudrait miser ; et il ne semble donc pas que l'Arcep suive les recommandations du rapport Champsaur sur l’extinction du cuivre. « La France est condamnée à faire ce qu’on appelle du ‘leap frog’, c’est-à-dire sauter une génération (…) Nous sommes dans un chantier d’infrastructure extraordinairement ambitieux qui est le déploiement massif de la fibre optique jusqu’à l’abonné ».

Rappelons que le plan France THD prévoit qu’environ 80% de la population française soit raccordée en fibre optique FTTH (jusqu’à chez l’abonné) ; le reste avec des technologies alternatives comme le câble.

A bien écouter le président de l’Arcep, difficile de ne pas faire le lien avec les récentes accusations de plusieurs opérateurs à l’encontre de SFR-Numericable qui déploie du FTTB (de la fibre jusqu’au pied de l’immeuble puis du câble jusqu’à l’abonné). Free a récemment déposé plainte pour « publicité mensongère » puisque le groupe de Patrick Drahi vend effectivement de la fibre. Sur ce débat sémantique, Sébastien Soriano prend indirectement position en faisant bel et bien une différence entre les deux technologies.

source : http://www.linformaticien.com/actualites/id/38582/le-president-de-l-arcep-ne-compte-pas-sur-le-cable-pour-fibrer-la-france.aspx

Rédigé par OOKAWA-Corp

Publié dans #fttb, #ftth, #arcep, #fibre numerique, #cuivre, #France, #fttla, #tres haut debit, #france thd

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