Politique et Régionales 2015 : en Ile-de-France, Bartolone TELEPORTE les candidats !

Publié le 10 Décembre 2015

Politique et Régionales 2015 : en Ile-de-France, Bartolone TELEPORTE les candidats !

Cuisine électorale ou TELEPORTATION ?

Entre les deux tours, même certaines têtes de liste franciliennes ont changé de département.

Petits calculs entre amis… Quelle énergie avait-il déjà fallu pour remplacer pour les élections régionales en Ile-de-France Jean-Paul Huchon, 69 ans dont 21 de mandats divers, par Claude Bartolone, 64 ans, dont 34 ans élu. Le vote sanction du 1er tour des régionales signe aussi le crépuscule d'une génération de dinosaures de la politique depuis trop longtemps au pouvoir...

Pour autant, les mauvaises habitudes politiciennes sont tout aussi dures à perdre, et la fusion des listes de gauche en vue du second tour face à Valérie Pécresse, qui avait fait le choix de l'union de la droite et du centre dès le premier tour, aura tourné au véritable exercice d'équilibrisme. À moins que la téléportation de candidats d'un département à l'autre en fonction d'un savant équilibrage d'étiquette ne soit en fait une forme de recyclage, en pleine COP21…

D'un Val à l'autre

Exemple le plus visible : Pierre Serne, vice-président EELV du conseil régional comme du Stif. Également conseiller municipal à Vincennes (94), le voilà téléporté en tête de la liste du Val-d'Oise. Une erreur de Val ? Pas du tout : un casse-tête électoral aux variables et contraintes multiples : victoire ou défaite au second tour, obligation de respecter la parité, et couleur locale départementale… Comment satisfaire tout le monde tout en garantissant des élus aux communistes, aux écologistes, au Front et de gauche et au Parti de gauche ? Sans pour autant négliger les candidats poussés par leur parti ni les sortants souhaitant être réélus. Résultat : une fois tout pris en compte, tant les revendications que les résultats du premier tour, impossible de garantir à certains d'être élus ou réélus en cas de victoire comme de défaite. La seule solution : changer de département.

Le Val-de-Marne, un des derniers départements communistes de France, en constitue le meilleur exemple : Julien Dray, parachuté de l'Essonne, cède au second tour la tête de liste au patron départemental du PC, Fabien Guillaud-Bataille, tout en conservant une troisième place qui lui garantit d'être élu. Une victoire au second tour garantit, en effet, une douzaine d'élus dans ce département, quand une défaite en représente a priori six. Mais, parité oblige, avec une candidate EELV, en quatrième position, Annie Lahmer, Pierre Serne n'aurait été qu'en septième position dans son propre département au second tour… et non réélu en cas de défaite finale de la liste Bartolone.

Sa position en tête de liste lui garantit sa réélection

La seule solution pour être sûr de sauver le soldat vert : passer du Val-de-Marne au Val-d'Oise, où sa position en tête de liste lui garantit sa réélection, et lui permet d'envisager de rester vice-président du très puissant Stif, le syndicat des transports d'Ile-de-France. Ou comment ne pas croire en la victoire de sa propre liste.

Une pratique légale

Peut-on changer de département entre les deux tours ? C'est une possibilité que le code électoral donne en cas de fusion : les élus représentant la région peuvent donc se présenter où que ce soit sur son territoire. Le conseil régional comptant 209 sièges, la liste arrivée en tête se voit accorder d'emblée 25 % des sièges, soit 52. À cela s'ajoute un nombre proportionnel de sièges pour chaque liste en fonction de son score, département par département. Mais si la fusion des différentes listes de gauche pour les régionales en Ile-de-France s'est sans doute négociée en amont du premier tour, l'abstention et le vote élevé pour le Front national sont venus chambouler cette cuisine électorale.

Être élu pour voter contre

Autre bel exemple de téléportation électorale : Vanessa Ghiati, ex-troisième sur la liste Front de gauche des Hauts-de-Seine, a été exfiltrée sur un terreau plus fertile, celui du Val-de-Marne. En huitième position, elle ne sera élue qu'en cas de victoire de la liste d'union de la gauche. Plus original encore : des membres du Parti de gauche ont rejoint la liste Bartolone, mais en précisant qu'en cas de victoire ils siégeraient dans l'opposition !

Résultat : au second tour, les électeurs de droite voteront pour la même liste, au nom près. Mais ceux de gauche voteront pour des candidats différents, et pour certains sans aucun rapport avec leur département, et dont certains ne siégeront pas aux côtés de leurs colistiers. Une machine à perdre ? Réponse dimanche soir.

source : http://www.lepoint.fr/regionales-2015/ile-de-france/regionales-2015-en-ile-de-france-bartolone-teleporte-les-candidats-09-12-2015-1988582_2611.php

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