Emmanuel Macron : un programme Numérique en cinq objectifs

Publié le 16 Mai 2017

Le numérique est une transformation profonde de nos façons de produire, de consommer, d’apprendre, de travailler, d’échanger

Emmanuel Macron, Président de la République française

Le numérique est « une transformation profonde de nos façons de produire, de consommer, d’apprendre, de travailler, d’échanger » pour Emmanuel Macron. Voici ses propositions.

Un programme consacré à la révolution numérique

Avec l’ex-président du Conseil national du Numérique Mounir Mahjoubi à ses côtés, le candidat Emmanuel Macron a concocté un programme consacré à la révolution numérique. Plutôt humble, il commence par rappeler que les « contours de cette transformation restent largement à inventer » mais que l’Etat doit jouer un rôle de moteur. 

Un programme en 5 objectifs

Après avoir posé un diagnostic, selon lequel le numérique est installé dans les foyers français mais qu’il reste de grands efforts à réaliser, Emmanuel Macron se lance dans un programme en cinq parties. En premier lieu, le candidat d’En-Marche veut s’attaquer (comme tout le monde) à la lutte contre les inégalités d’accès. Il promet notamment de couvrir l’ensemble du territoire en THD à la fin de son éventuel quinquennat, soit en 2022. Un objectif pas irréalisable, à condition d’y mettre les moyens en impliquant comme il se doit les opérateurs notamment. Un récent rapport de la Cour des Comptes estimait plutôt, selon les éléments à disposition, une couverture à 100% d’ici à 2030

Toujours dans ce premier objectif, il veut éliminer les zones blanches et soutenir les opérateurs « en consentant des conditions économiques favorables sur les redevances d’utilisation des fréquences hertziennes ». Il annonce des sanctions financières si les objectifs ne sont pas tenus. Enfin, il souhaite porter une « stratégie d’inclusion » et proposer du temps de soutien et des formations aux outils et aux services numériques avec le concours des associations et collectivités. 

Le deuxième objectif se concentre sur les problématiques rencontrées par les entreprises en matière de numérique. Emmanuel Macron veut créer les conditions pour aider « les TPE et les PME à réussir leur transformation numérique ». Peu de propositions concrètes pour ce point, si ce n’est « un accès privilégié à la formation professionnelle ». Il est d'ailleurs assez amusant de constater que pour aider nos entreprises, Emmanuel Macron a choisi un hébergeur... américain. En l'occurrence, Google

Une logique « d’Etat plateforme »

Le troisième objectif est visiblement le plus développé. Il s’intitule « Améliorer et personnaliser les services publics du quotidien grâce au numérique ». Il prévoit que, d’ici à 2022, la totalité des démarches administratives pourront être effectuées depuis Internet, sauf pour les documents d’identité officiels. 

Emmanuel Macron évoque aussi la création d’un compte citoyen en ligne rassemblant « sur une même interface tous les droits, notamment ceux liés à la santé, à la trajectoire professionnelle, à la formation, à la situation fiscale, aux droits civiques ». Parallèlement, il compte créer un service public numérique de la justice : on y trouvera des informations pratiques et des jurisprudences applicables aux différents cas.

Il compte encourager l’essor de la télé-médecine « afin de donner aux médecins la possibilité d’assurer un suivi à distance, par exemple pour un patient cardiaque via un objet connecté ou en accélérant une consultation chez un patient à risque ». Le candidat fait de ce sujet un axe majeur, qui sera au centre du plan d’investissement de 50 milliards d’euros qu’il souhaite lancer en cas d’accession à l’Elysée. 

Révolution numérique : contours de cette transformation restent largement à inventer

Emmanuel Macron, Président de la République française

tweet emmanuel macron telemedecine

 

Enfin, le candidat veut créer une banque de données numériques. Différente d’un portail open data, elle rassemblerait les données des administrations, permettant aux entreprises d’innover. Le programme prend l’exemple des licences attribuées aux hôtels : des nouvelles start-up pourront ainsi s’adresser par exemple à tous les hôteliers pour leur offrir une alternative aux services existants.

 

Objectif 4 : réglementation

« Enfermer l’économie de demain dans la réglementation d’hier, c’est s’interdire de faire émerger les innovations qui porteront la croissance », peut-on lire. Ainsi, il annonce d’emblée un « droit à l’expérimentation » qui donnera la possibilité de déroger aux dispositions en vigueur afin de tester de nouvelles solutions. Idée assez intéressante, même s’il faudra s’attarder sur les contours de cette disposition. 

Emmanuel Macron veut une véritable stratégie nationale en matière d’intelligence artificielle, conscient que son « développement va avoir de profonds impacts sur une série de secteurs ». Première étape écrit-il : évaluer les usages potentiels et les enjeux pour le travail et l’emploi de demain.

Autre disposition numérique mais avec un impact économique : créer les conditions favorables, notamment fiscales, au financement de l’innovation. Emmanuel Macron souhaite remplacer l’ISF (Impôt sur la fortune) par un impôt sur le patrimoine immobilier. Par ailleurs, il veut instaurer à nouveau un prélèvement forfaitaire unique sur l'ensemble des revenus tirés du capital mobilier. 

Enfin, idée intéressante mais absolument pas détaillée et documentée : la transparence. Le candidat veut des « instruments » qui permettent à chacun de savoir ce que deviennent « les données qu’il produit en utilisant telle ou telle plateforme ». 

Travailler avec l’Europe

Pro-européen, Emmanuel Macron semble avoir conscience que l’espace du Vieux Continent représente de belles opportunités de développement pour les entreprises. A condition de défendre notre souveraineté et nos intérêts économiques et industriels. Ce faisant, il plaide « pour un marché unique du numérique en Europe, qui permettra aux entreprises innovantes de disposer des mêmes règles partout dans l’Union européenne ». 

Il veut aussi créer un fonds européen de financement en capital-risque, doté d’au moins 5 milliards d’euros. Toujours au niveau de l’Europe, il souhaite rouvrir le dossier du « Privacy Shield » avec les Etats-Unis. Les grandes plateformes (principalement américaines) seront alors régulées par une Agence européenne pour la confiance numérique

Dernière mesure, elle concerne la taxation des géants américains notamment et leurs pratiques d’optimisation fiscale. « Nous nous battrons, au niveau européen, pour une taxe sur le chiffre d’affaires réalisé dans nos pays pour des prestations de service électronique », écrit Emmanuel Macron. 

source : http://www.linformaticien.com/actualites/id/43321/emmanuel-macron-un-programme-numerique-en-cinq-objectifs.aspx

Retrouvez le programme numérique d'Emmanuel Macron

https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/numerique  

 

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