YouTube : peut-on encore devenir riche en lançant sa chaîne ? Entre l'éthique, les algorithmes, les humains verificateurs ...

Publié le 19 Janvier 2018

Bien sûr qu’on peut encore gagner de l’argent ! C’est un travail de longue haleine, mais tant que ton projet est pertinent et répond au besoin de tes utilisateurs, tu peux rencontrer une audience importante très rapidement

Charles Savreux, communications manager chez YouTube (comprenez responsable des relations presse)

YouTube : peut-on encore devenir riche en lançant sa chaîne ?

 

«Bien sûr qu’on peut encore gagner de l’argent !» Charles Savreux, communications manager chez YouTube (comprenez responsable des relations presse) est enthousiaste. «C’est un travail de longue haleine, mais tant que ton projet est pertinent et répond au besoin de tes utilisateurs, tu peux rencontrer une audience importante très rapidement.»

Pourtant, les dernières règles de rémunération de la plateforme vont mettre des bâtons dans les webcams des wannabe youtubeurs.

«Une chaîne devra maintenant avoir 1 000 abonnés et 4 000 heures de visionnage» pour espérer récolter ses premiers euros, explique-t-on chez YouTube.

Exit donc la vidéo buzz du débutant rémunérée rubis sur l’ongle. 

Cerise sur la souris, les contenus seront par ailleurs «vérifiés» pour garantir la conformité à la politique de la maison. «C’est un garde-fou pour les nouvelles chaînes. », explique Charles Savreux. Vérifiés par qui ? On patine un peu à nous répondre : « par un système d’apprentissage en cas de signalement de spam ou de contenu abusif». En bref, plutôt par des algorithmes que par des humains. 

Autre évolution, les contenus de « Google Preferred » seront maintenant triés sur le volet par – comble du luxe – des humains «de façon à proposer non seulement les contenus les plus populaires sur YouTube, mais aussi les plus maîtrisés», explique-t-on.

Combattre le shock value

Ces deux mesures phares n’arrivent pas par hasard. YouTube a besoin de ses créateurs de contenus pour vivre, mais ils peuvent coûter cher à la plateforme. En cause, la pratique du shock value, le recours à des contenus choquants pour générer des vues, et donc des revenus publicitaires.

Une enquête du Times avait révélé en mars 2017 que des bannières publicitaires avaient habillées des vidéos racistes, antisémites, terroristes ou homophobes. De quoi faire fuir, ventre à terre, une partie des annonceurs.

L’année 2018 a d’ailleurs très mal commencé pour YouTubeavec la vidéo de Logan Paul : «On a trouvé un corps dans la forêt des suicidés au Japon…». L’américain avait cru bon de se filmer au côté de ce que le jeune homme affirmait être un cadavre pendu dans une forêt japonaise. Fake ou pas fake ? Peu importe. La vidéo n’a fait rire ni les internautes ni les annonceurs.

Le site d’hébergement de vidéos a donc intérêt à montrer aux annonceurs qu’il fait le maximum pour redorer son blason (une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle de FacebookNous vous en parlions ici).

Pas de pitié pour les petits

Pour Sir Gibsy, la stratégie de restriction est tout à fait justifiée. « On va insulter YouTube alors que le problème, ce sont les youtubeurs. Les annonceurs font vivre la plateforme. C’est normal que les équipes veuillent créer un bon écosystème. Je ne vais pas critiquer YouTube», analyse-t-il.

ON PASSE AUX CHOSES SÉRIEUSES

Mais d’autres ne l’entendent pas de la même oreille. «Ça ne laisse plus sa chance à qui que ce soit de gagner sa vie dès le début. Quand on est jeune créateur, on peut faire un buzz», déplore Andrew Grey, youtubeur détenant plus de 32 800 abonnés. Buzz aux vues qui ne seront donc pas rémunérées si la chaîne n’a pas au minimum 1 000 abonnés, selon le nouveaux protocole de YouTube. 

À 23 ans, Andrew Grey a déjà vu certaines de ses vidéos «déréférencées» et disparaître de l’onglet de recommandation, à droite de l’écran, au dernier changement d’algorithme. En cause : les titres de ses vidéos qui abordent des sujets «sensibles» comme la sodomie, le fist fucking ou la fellation. «Pourtant, on peut parler de sexe avec humour, sans être trash.»

Youtube : 400 heures de vidéos mises en ligne chaque minute dans le monde.

Chez YouTube, on se défend de restreindre le contenu de qualité. Difficile pourtant d’imaginer une modération infaillible pour les 400 heures de vidéos mises en ligne chaque minute dans le monde.

Mais rien à faire, depuis le dernier changement d’algorithme, ses vidéos ne remontent plus, faisant dégringoler ses revenus. «Les deux premiers jours de diffusion sont les plus importants. C’est là que je fais la majorité de mon audience sur mes nouvelles vidéos, soit 10 000 ou 20 000 vues. Mais comme je suis en attente de modération de YouTube, elles ne comptent pas. Quand la plateforme valide enfin mon contenu, je fais encore environ 4 000 vues, les seules qui sont comptabilisées et qui me rapportent de l’argent.»

Le mythe des millions

Andrew Grey a tout de même réussi à tirer entre 200 et 450 € de revenus grâce aux revenus publicitaires l’année dernière. Mais il utilise surtout ses vidéos comme vitrine pour attirer les annonceurs. Les partenariats générés l’année dernière lui ont rapporté la coquette somme de 28 000 euros.

Mais ce sont les success stories comme celles de Cyprien, Norman ou Squeezie qui font rêver. «Ces youtubeurs sont devenus riches parce qu’ils avaient des parts chez Mixicom qu’ils ont revendus à Webedia, rappelle Sir Gibsy. Réaliste, il explique que «ce n’est pas YouTube qui va te payer ton salaire».

Ce n’est pas YouTube

qui va te payer ton salaire

Le vrai bon tuyau pour gagner de l’argent via YouTube ?

Ne pas mettre toutes ses vidéos dans le même panier.

Un concept que Sir Gibsy a bien compris. Il a reçu son premier salaire de 70€ sur la plateforme en 2015, deux ans après sa première émission. Aujourd’hui, il affirme gagner entre 200 à 300 euros par mois grâce aux revenus publicitaire versés par le groupe américain.

Mais la majorité de ses revenus vient d’ailleurs. «Entre 1 000 à 1 500€ par mois proviennent des dons que je récolte pendant mes lives», affirme le commentateur.

En décembre dernier le vidéaste avait levé la somme record de 521 825 euros collectés pour 15 000 euros demandés (+ 3,478%) sur Ulule pour sa BD Les FdP de Tubonia.

Son meilleur conseil pour vivre de YouTube?

«Trouver un travail !».

Lui n’hésite pas à côté à travailler 15h en CDI. «Question de stabilité». À bon entendeur…

source : http://www.ladn.eu/media-mutants/reseaux-sociaux/remuneration-youtube-peut-on-encore-devenir-riche-en-lancant-sa-chaine/? 

La vraie question est plus de savoir comment les youtubeurs comme Si Gibsy gagnent leurs vies plutôt que de savoir s’ils la gagnent vraiment. Par exemple, Sir Gibsy et Absol Vidéos sont, paradoxalement, les vidéastes qui pointent souvent du doigt la faible rémunération provenant de la monétisation de leurs vidéos, tout en passant souvent sous silence le fait que beaucoup d’argent provient d’ailleurs.
Comme vous le pointez justement, le projet des FDP de Tubonia a explosé son objectif (15.000 €) de plus de 3000%. De quoi faire beaucoup de tomes, si on y réfléchit. Sauf, qu’en fait, non. Un deuxième tome est déjà annoncé… avec un nouvel Ulule pour le financer (cf. la dernière vidéo d’Absol). Où est passé le reste de l’argent ? Pour Sir Gibsy, on sait qu’il lui a permis de se refaire un set up complet et de financer un hypothétique futur album (rappelons qu’à la base, l’argent était pour faire une BD). Tout ceci se passe dans l’indifférence la plus totale alors que pour un tel pourfendeur de cancers sur YouTube et autres arnaques, la question de l’honnêteté et de la dignité devrait se poser a minima dans la mesure où l’argent versé par les investisseurs passe dans autre chose que le projet pour lequel ils ont décidé de délier leurs bourses.
Pour en revenir à la façon dont cet argent est gagné, il faut souligner que les dons faits à Sir Gibsy, notamment, ont pour origine de le voir regarder en direct du contenu M6 ou de le voir harceler en direct des youtubeurs dont il est 10 ans plus âgé (allant jusqu’à montrer un échange privé avec un gamin de 14 ans avec qui il s’est pris la tête lors duquel il lui demande de se rencontrer pour l’intimider). A ses heures perdues, il lui arrive aussi de prendre une part extrêmement active dans du harcèlement moral de masse ciblé (cf. le drama Xenoss). Tout ceci, toujours dans l’indifférence la plus totale.
Si Squeezie et cie sont devenus riches, ce n’est pas seulement parce qu’ils possédaient des parts de Mixicom, c’est aussi parce que complètement passionnés ils ont marqué, qu’on aime ou pas, l’histoire de la plateforme en devenant des pionniers et travaillant énormément pour créer et proposer un contenu qui demande infiniment plus de travail que de s’asseoir sur une chaise et regarder des émissions M6 en sifflant bière sur bière et recevoir des dons pour cette activité, ou encore de traduire des fiches Wikipédia pour faire croire à une enquête de fond sur un sujet déterminé (tout en omettant de citer ses sources) dans le cas d’Absol Vidéos.
Ca commence à devenir pénible de voir des vidéastes faire passer implicitement le message qu’ils ne gagneraient pas assez d’argent en n’évoquant que la monétisation des vidéos et qu’il faudrait les aider à y parvenir d’une façon ou d’une autre parce qu’ils ont quelque chose de bénéfique à apporter à cette plateforme.
Dernier exemple assez cocasse. Dans sa dernière vidéo, Absol, qui se défend avec force de vouloir demander de l’argent, arrive sans avoir l’air d’y toucher, à placer son Tipeee personnel, celui du tome 2 des FDP de Tubonia et… l’adresse de son portefeuille bitcoin.
Vivement la fin de ses vidéastes qui n’apportent rien dans le fond et dont le seul objectif est de vouloir vivre d’une notoriété vide par besoin de se sentir exister au détriment de ceux qui travaillent réellement pour qui YouTube est une réelle passion.

Yuzuru le 18 janvier 2018

Rédigé par OOKAWA-Corp

Publié dans #webcams, #youtube, #monetisation, #trafic, #argent, #gain, #revenus, #chaine, #youtubeur, #pub

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