Huawei Technologies, le plus grand fournisseur de smartphones en Chine a developpé son propre OS au cas où ...

Publié le 18 Mars 2019

Nous avons préparé notre propre système d’exploitation dans la mesure où il s’avèrerait que nous ne puissions plus utiliser Android, notamment. Nous serons alors prêts pour notre plan B

Richard Yu Chengdong, chef de la division mobile de Huawei

Huawei Technologies, le plus grand fournisseur de smartphones en Chine a déclaré avoir développé son propre système d’exploitation (OS) pour ses propres smartphones et ordinateurs dans l’éventualité où les OS actuels conçus par les géants technologiques américains (Google et Microsoft) seraient empêchés, par embargo, de les fournir à Huawei… 

Le fabricant chinois de Huawei, second dans le monde après Samsung et devant Apple sur le marché des smartphones, a annoncé en fin de semaine dernière avoir développé son propre système d’exploitation pour équiper ses mobiles et ordinateurs au cas où, et uniquement dans ce cas, les tensions entre les Etats-Unis et son groupe aboutirait à un embargo à son égard. 

Ce dernier priverait Huawei de doter ses matériels des OS fournis par Google et Microsoft, à savoir Android et Microsoft Mobile. Ces faits ont été rapportés par le chef de la division mobile de Huawei, Richard Yu Chengdong, dans un entretien avec le magazine allemand Die Welt. Les commentaires de Yu confirment un rapport antérieur par le South China Morning Post en avril 2018, révélant l’existence d’un projet d’une durée de plusieurs années visant à créer une alternative au système d’exploitation Android de Google.

Plan B seulement au cas où…

Le début du développement de cet OS « propriétaire » remonterait donc à 2012, époque à laquelle le House Intelligence Committee (la Commission qui supervise les agences américaines de renseignement), accusait les équipementiers chinois Huawei et ZTE de menacer la sécurité nationale au travers d’équipements informatiques pouvant servir d’espionnage. Huawei a fait face à de nombreuses accusations américaines, notamment pour avoir volé des secrets commerciaux, contourné les sanctions économiques et dissimulé ses relations commerciales avec l’Iran via une filiale non officielle. 

Huawei a nié avec véhémence les accusations américaines et confirme qu’il poursuivra en justice le gouvernement américain dans le but de renverser l’interdiction de ses équipements. Le House Intelligence Committee a passé outre en interdisant tous leurs équipements réseau à l’exception des produits grand public, tels que les téléphones, tablettes ou montres. 

En 2018, ces derniers étaient à leur tour bannis des rayons des principaux vendeurs suite aux pressions politiques internes (le Huawei Mate 10 n’est plus disponible chez aucun opérateur américain comme AT&T, Verizon…). Les Etats-Unis ont ainsi marqué leur volonté de se protéger contre toute tentative d’espionnage de la part de Huawei dont le fondateur est un ancien ingénieur de l’armée chinoise, à « la solde du pouvoir ». 

Richard Yu Chengdong poursuit en affirmant : « Nous avons préparé notre propre système d’exploitation dans la mesure où il s’avèrerait que nous ne puissions plus utiliser Android, notamment. Nous serons alors prêts pour notre plan B ». Propos repris par l’un des porte-parole de Huawei : « Huawei dispose de systèmes alternatifs, mais dont l’usage ne se fera que dans des circonstances extraordinaires. Nous ne prévoyons pas de les utiliser, et pour être honnête, nous ne voulons pas les utiliser », a-t-il déclaré. « Nous soutenons pleinement les systèmes d’exploitation de nos partenaires car nous les apprécions et nos clients adorent les utiliser. Android et Windows resteront toujours nos premiers choix. »

La bataille continue…

« Huawei pourrait faire face à des répercussions plus graves que son rival ZTE s’il est reconnu coupable de violation des sanctions imposées à l’Iran », ont déclaré des observateurs du secteur, car le climat politique américain était devenu plus protectionniste et surtout plus méfiant vis-à-vis des ambitions technologiques et économiques de la Chine. De son côté, Huawei a annoncé le 7 mars dernier qu’il avait intenté une action en justice contre le gouvernement américain afin de lever l’interdiction fédérale américaine de fournir son équipement aux agences fédérales en vertu de la loi sur la défense nationale (National Defence Authorization Act - NDAA) du pays.

L’annonce des P30 et P30 Pro ne changera pas la donne. A ce jour, les deux futurs porte étendard du géant chinois sortiront bien sous Android 9 (Pie). Affaire à suivre…

source : 

https://www.linformaticien.com/actualites/id/51617/huawei-a-developpe-son-propre-os-au-cas-ou.aspx

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