Pourquoi Facebook lance sa crypto monnaie Libra ? 98 % de son chiffre d'affaires est généré par la pub
Publié le 14 Juin 2019
C'est une nouvelle ère qui s'ouvre pour Facebook. Avec le lancement de sa cryptomonnaie début 2020, le groupe de Menlo Park va écrire un nouveau chapitre de sa brève mais riche histoire.
Mais pourquoi être le premier géant de la tech à débarquer sur le terrain prometteur mais miné des devises virtuelles ?
Depuis mars 2018 et l'explosion de l'affaire Cambridge Analytica, le groupe est aux abois, secoué sans cesse par des scandales à répétition liés à l'exploitation des données personnelles de ses utilisateurs. Une ressource indispensable pour Facebook qui vit presque exclusivement de la publicité en ligne et doit être à même de proposer le ciblage le plus efficace possible de ses utilisateurs.
Aujourd'hui, 98 % de son chiffre d'affaires est généré par la pub.
Une très forte dépendance qui déplaît à Wall Street. Avec le « Libra », Facebook veut se diversifier et générer de nouvelles lignes de revenus. Mais il s'agit là d'une optique de long terme.
Un pari à long terme
Selon nos informations, Facebook ne compte pas monétiser sa crypto à son lancement. Suivant un modèle qui a fait ses preuves dans l'univers de la tech, le groupe va mettre celle-ci à disposition gratuitement pour générer une adoption et une utilisation massives, aussi bien du côté des groupes partenaires que des utilisateurs. A terme, le groupe envisage de rentabiliser celle-ci en proposant des services proches de ceux des banques.
Sa force, c'est que le groupe peut se permettre d'attendre ; en dépit des bad buzz dont la liste s'allonge de mois en mois, le modèle économique de la firme californienne fait preuve d'une résilience à toute épreuve. En 2018, le groupe a encore battu ses records, aussi bien au niveau des revenus que des bénéfices. Et lors des trois premiers mois de l'année, la firme californienne a vu son chiffre d'affaires grimper de 26 % sur un an, à plus de 15 milliards de dollars.
Mais la rentabilité a, elle, plongé en début d'année. La raison ? Facebook a provisionné 3 milliards de dollars car la FTC (Federal Trace Commission), le régulateur américain du commerce, pourrait lui infliger une amende record (le montant final pourrait même aller jusqu'à 5 milliards) dans le cadre de l'affaire Cambridge Analytica. Sans doute la meilleure des injonctions à évoluer pour Facebook.
Sous pression politique et des régulateurs du monde entier
Car le groupe est dans le collimateur des régulateurs et institutions politiques du monde entier et il fait face à une avalanche d'enquêtes ouvertes à son encontre.
La tempête est aussi médiatique : les critiques pleuvent, notamment de la part d'anciens dirigeants qui sont nombreux à avoir pris la poudre d'escampette pour désaccords avec Mark Zuckerberg, d'Alex Stamos (ex-responsable de la cybersécurité) à Brian Acton (cofondateur de WhatsApp) jusqu'à Chris Hughes, avec qui « Zuckie » a co-créé le réseau social à Harvard. « Il est temps de casser Facebook », a publiquement appelé celui-ci mi-mai.
Sous pression, la société de Menlo Park doit se réinventer et renouer un lien de confiance avec ses 2,1 milliards d'utilisateurs quotidiens de sa famille d'applications (Instagram, Messenger, WhatsApp). Sa crypto peut l'aider. Outre la valeur d'usage, une monnaie a aussi vocation à renforcer le sentiment d'appartenance à une même communauté, mais aussi plus d'« engagement ». Une dimension cruciale pour un géant du « social » comme Facebook.
Libra : nouvelle monnaie virtuelle de Facebook - Lancement pour 2020 - OOKAWA Corp.
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