Les médias, et la télévision en particulier, ont tendance à gommer la complexité du monde. Ils doivent s’adapter à un public moins disponible et moins savant

Publié le 15 Octobre 2019

Les médias, et la télévision en particulier, ont tendance à gommer la complexité du monde. Ils doivent s’adapter à un public moins disponible et moins savant. Ils répondent aussi à un besoin croissant de sécurité qui favorise les réponses simples et peu nuancées.

La population a plus que jamais besoin de sens et n’accepte plus d’être dirigée sans comprendre, ni être éventuellement consultée. C’est d’abord le résultat d’une amélioration du niveau d’instruction moyen de la population depuis les années 50, grâce à la démocratisation de l’enseignement –ou “massification scolaire” lorsqu’on veut évoquer les difficultés de l’institution.

La proportion d’une classe d’âge obtenant le baccalauréat est passée de 3% en 1945, à 25 % en 1975, pour atteindre près de 80% en 2018.

Cette évolution s’est accompagnée d’une ouverture beaucoup plus importante sur les monde, via la globalisation des économies et le développement des médias.

Un besoin de comprendre, stimulé par les médias

Nous sommes beaucoup plus abreuvés d’actualité aujourd’hui qu’à l’époque de nos parents. Ce, via la télévision, Internet et les réseaux sociaux depuis le milieu des années 2000.

La curiosité et le besoin de comprendre le monde par tout un chacun sont beaucoup plus stimulés de nos jours qu’à l’époque où les modes d’information étaient principalement écrits (et où le niveau d’instruction était beaucoup plus faible comme vu au point précédent).

Les journaux populaires (tel Le petit journal ou plus récemment France Soir) étaient alors beaucoup plus orientés vers le divertissement (fait divers, feuilleton) et les questions pratiques, que vers les questions intellectuelles et internationales réservées aux journaux plus élitistes, aux tirages beaucoup plus faibles (Le Temps, Le journal des débats…).

L’irruption de la télévision d’information en temps réel avec LCI en 1994, puis iTélé en 1999 et BFM en 2005 ont encore plus accentué cette appétence pour l’information, popularisée d’ailleurs par une mise en scène –ou “story-telling qui la rapproche du divertissement.

La couverture en direct via Internet (début 2000) puis les réseaux sociaux (dès 2004) ont encore renforcé cette omniprésence de l’information dans nos vies, d’abord de manière temporelle. Une omniprésence qui est devenue géographique via le smartphone apparu en 2007 avec l’iPhone et dont les notifications nous suivent partout, désormais.

Un esprit de plus en plus critique vis-à-vis des médias 

A cela s’ajoute une maturité croissante du citoyen face à l’information. 50 ans de télévision sont passés par là. Gavés de journaux TV, de reportages, débats politiques, ou publicités, les téléspectateurs décodent mieux les modes de communication et se montrent de plus en plus critiques face aux médias ou aux politiques.

Déçus par les différents fiascos médiatiques (guerre du Golfe, Timisoara, Outreau…), ils sont devenus méfiants vis à vis des journalistes.

Sans parler du traumatisme démocratique du référendum de 2005, durant lequel les médias ont été perçus comme affidés au pouvoir. En effet, ils ont majoritairement soutenu le “oui” au référendum européen de Lisbonne et cautionné la signature du traité survenu trois ans après, en dépit de la victoire du non.

Une défiance accentuée par le fait que les représentants les plus visibles de la profession – ceux qui officient en télévision – en particulier les éditorialistes – font preuve d’une révérence troublante, et d’une arrogance inversement proportionnelle à leur compétence.

Cette perte de confiance lente mais constante est à rapprocher historiquement du discrédit qui frappa les journaux “va-t-en-guerre” après la première guerre mondiale. Et entraîna une chute considérable des tirages après 1917.

Un niveau d’instruction en trompe-l’œil 

Le nombre très impressionnant de bacheliers masque une réalité beaucoup plus hétérogène, puisque parmi ces bacheliers, seuls 52% ont un baccalauréat général (22% obtenant un bac technologique et 26% un bac professionnel).

Par ailleurs, on note une baisse des performances de l’éducation nationale au cours de la dernière décennie, et une maîtrise des savoirs de base (orthographe, grammaire, calcul) qui semble en recul par rapport aux années 2000.

D’après la dernière étude PISA de 2015, 21% des élèves français étaient en difficulté de compréhension de l’écrit et 22% en difficulté en sciences. L’écart se creuse entre les 8% de très bons élèves et des mauvais toujours plus nombreux.

On retrouve à peu près les chiffres du ministère de l’Education –via les tests de la journée citoyenne– qui montrent 23,4% de jeunes en difficulté de lecture et de compréhension plus ou moins grave.

Près d’un quart des jeunes Français n’a pas le bagage suffisant pour maîtriser la complexité des dossiers qu’on lui met désormais sous le nez: politique économique contre le chômage, réforme des retraites, fiscalité, enjeux du Brexit…

Si tant est que ce jeune public s’y intéresse, ce qui n’est pas gagné, étant donné la concurrence forte de la socialisation et du divertissement.

Un public de moins en moins disponible 

Bien qu’étant plus que jamais demandeur de sens, le peuple ne peut y consacrer qu’un temps de plus en plus réduit. Son attention est désormais concurrencée par le divertissement, le jeu, la socialisation qui empiètent sur la recherche d’information et la construction d’un système cohérent de compréhension du monde.

Il faut donc aller à l’essentiel, divulguer rapidement des clés d’interprétation pour laisser du temps aux autres activités de plaisir ou d’ego.

D’où la prolifération des formats courts, tels 20 minutes ou de synthèse (“les clés de l’info”, “le dessous des cartes”) et la mode des formats video inspirés de Nowthis et popularisés en France par Brut sur les réseaux sociaux.

source : 

https://www.frenchweb.fr/medias-et-information-sale-temps-pour-la-complexite/378682

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