France : les trajets des passagers français et étrangers désormais tracés ! par arrêté publié au Journal officiel du 21 décembre 2019
Publié le 31 Décembre 2019
L’idée, c’est de tracer les trajets des passagers. Au départ, (…) ce n’était que l’avion.
Désormais, on l’étend au maritime et au ferroviaire
Le gouvernement a créé par un arrêté publié au Journal officiel le 21 décembre dernier le Service national des données de voyage (SDNV), révèle le site Nextinpact.
Ce nouveau service sera rattaché à la direction de la Police nationale et doit servir des objectifs très larges :
- la lutte contre les infractions pénales,
- « la prévention et la répression du terrorisme »,
- « la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la Nation »
- ou encore « la lutte contre l’immigration irrégulière »,
indique le texte.
« L’idée, c’est de tracer les trajets des passagers »
Concrètement, ce service devra collecter les « données de réservation, d’enregistrement et d’embarquement des passagers et le cas échéant des équipages » lors de trajets effectués en avion, en train, en car ou en bateau par les passagers français mais aussi étrangers.
Le SDNV devra auparavant déterminer les « conditions techniques, juridiques, économiques et financières dans lesquelles la collecte et l’exploitation des données de voyage peuvent être organisées » en consultant notamment les transporteurs. Il s’agira ensuite d’établir des « mesures législatives et réglementaires nécessaires à l’exploitation des données de voyage ».
La Cnil zappée
Ce nouveau service collectera ces informations pour la police mais également pour la gendarmerie, l’armée ou les douanes. « L’idée, c’est de tracer les trajets des passagers. Au départ, (…) ce n’était que l’avion. Désormais, on l’étend au maritime et au ferroviaire », a confié la Direction générale de la police nationale (DGPN) à Nextinpact.
Le gouvernement a publié l’arrêté sans avoir consulté en amont la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), le gendarme des données personnelles en France. L’avocat Thierry Vallat, contacté par Nextinpact, s’inquiète du caractère « extrêmement intrusif » de ce service dont les champs de compétence seront particulièrement larges.