Le data center sous-marin de Microsoft refait surface après deux ans d'immersion
Publié le 16 Septembre 2020
Immergé en juin 2018 dans les eaux écossaises, le centre de données sous-marin du Projet Natik a répondu aux attentes de Microsoft.
Avec l’essor des services Cloud, la demande en data centers va toujours croissante. Aussi, afin de refroidir ces centres de données, gourmands en énergie, les entreprises exploitent les stratagèmes les plus divers. Chez Facebook, on mise sur le froid rigoureux de Suède ; chez Yahoo, sur le water cooling à grande échelle, grâce aux chutes du Niagara… enfin, pour Microsoft, la solution est carrément sous-marine.
Microsoft reveals findings from Project Natick, its experimental undersea datacenter
864 serveurs pour une capacité de stockage de 27,6 pétaoctets
Ainsi, en 2016, l’entreprise de Redmont avait fait part de ses ambitions à ce sujet, à la suite d’un premier test réussi dans les eaux californiennes. Deux ans plus tard, elle les concrétisait de manière plus aboutie en lançant, en juin 2018, le premier data center sous-marin dans le cadre de son Projet Natik. Après avoir été immergé pendant plus de deux ans, celui-ci est de retour sur la terre ferme.
Déployé en Ecosse, plus précisément à l'European Marine Energy Centre (EMEC) sur l’Île d'Orkney, ce centre de données assume une taille proche de celle d'un conteneur, comme vous pouvez le voir sur les images et la vidéo. À l’intérieur, 12 racks abritant 864 serveurs offraient une capacité de stockage de 27,6 pétaoctets.
Et pour la petite anecdote, et la touche patriotique, sachez qu'on doit sa réalisation au français Naval Group.
Notons également que ce centre de données fonctionnait avec des énergies 100 % renouvelables : marémotrice et houlomotrice dans l’eau, solaire et éolienne sur terre. Ces deux dernières sources d’énergie étaient bien entendu amenées par un câble sous-marin.
Une solution efficace et viable selon Microsoft
Lors de la présentation de son projet de centre de données sous-marin en 2018, Microsoft avait avancé trois arguments principaux en sa faveur.
Le premier, économique, provenait simplement de l’usage de l'environnement. En immergeant le data center dans des fonds marins froids, l’eau qui l’entoure fait office de refroidisseur naturel et garantit une très bonne dissipation de la chaleur. C’est donc une belle économie d’argent, puisque le système de refroidissement d’un serveur représente une part non négligeable du coût de son entretien.
Le deuxième argument avancé renvoyait au temps de construction réduit par rapport à un centre de données terrestre.
Enfin, le dernier atout de ce projet résidait dans des temps de réponse améliorés. En effet, étant donné que la grosse majorité des êtres humains vit à moins de 200 km des côtes, installer des serveurs proches de ces zones entraîne logiquement une réduction de la latence.
Un taux de défaillance bien inférieur à celui d’un centre de données terrestre
Selon Microsoft, cet essai est concluant. La société précise que le centre de données sous-marin n’a connu qu’un huitième du taux de défaillance habituel d’un centre de données terrestre. Un critère prépondérant puisque, forcément, il est plus délicat de procéder à des réparations sur un data center immergé à plusieurs mètres de profondeur…
Après sa mission dans l’eau, ce serveur va maintenant subir une autre épreuve : celle de son démantèlement en vue d’être recyclé.
Innovation : Microsoft conçoit un data center pour l'océan Innovation : Microsoft conçoit un data center pour l'océan Natick. Derrière ce nom de code se cache un projet un datacenter de Micros...
Microsoft conçoit un data center pour l'océan et cherche à exploiter l'énergie marémotrice - OOKAWA Corp. Raisonnements Explications Corrélations
Les utilisations des services de Microsoft sont très nombreuses pendant le confinement. En raison de la pandémie de Covid-19, l'heure est au télétravail pour une importante partie de la populat...
Microsoft voit la demande de ses services cloud exploser de 775% - OOKAWA Corp. Raisonnements Explications Corrélations
Le géant du Web accentue sa politique de présence physique de par le monde en annonçant qu'il va construire 12 nouveaux centres de données d'ici 12 à 18 mois. Si les entreprises ont de plus en...
Google part en guerre dans le cloud et prévoit d'ouvrir 12 nouveaux datacenters - OOKAWA Corp. Raisonnements Explications Corrélations