En rachetant Jump, Uber parie sur les vélos en libre-service
Publié le 6 Mai 2018
En rachetant Jump, Uber parie sur les vélos en libre-service
Uber confirme son intérêt pour les vélos électriques en libre-service.
Lundi 9 avril, la plate-forme de voitures avec chauffeur a officialisé le rachat de Jump, une start-up américaine spécialisée dans la location de deux-roues. « Nous souhaitons proposer plusieurs modes de transport au sein de notre application », justifie Dara Khosrowshahi, son nouveau directeur général. A terme, poursuit-il, Uber doit permettre de « choisir l’option la plus rapide ou la moins chère, que ce soit une voiture, un vélo, le métro ou autre ».
PROGRAMME PILOTE
Fin janvier, l’entreprise avait lancé un programme pilote à San Francisco, baptisé Uber Bike. Elle s’était pour cela associée avec Jump, qui a déployé en début d’année une flotte de 250 bicyclettes dans les rues de la cité californienne. « Ce programme pilote a connu un démarrage très rapide », assure M. Khosrowshahi, dans un message posté sur le blog d’Uber. Selon les informations du site Techcrunch, le montant de cette acquisition est proche de 200 millions de dollars (162 millions d’euros).
La marque Jump sera conservée. Son service, pour le moment uniquement disponible à San Francisco et Washington, sera par ailleurs intégré à l’application d’Uber. Une carte affichera les vélos situés à proximité. Il suffira ensuite d’en sélectionner un pour le réserver. Le prix est fixé à 2 dollars (1,62 euro) pour les trente premières minutes. Chaque minute supplémentaire sera facturée quelques centimes. Une fois le trajet terminé, le deux-roues pourra être attaché sur n’importe quel arceau à vélo public.
PAS DE BORNES
Contrairement aux Vélib’ parisiens, le système ne repose en effet pas sur les traditionnelles bornes de stationnement. A la place, les vélos sont équipés d’un GPS, ce qui permet aux clients de les localiser avec leur smartphone. Après avoir rencontré le succès en Chine, ce modèle gagne désormais l’Europe et les Etats-Unis. “C’est un système plus flexible et moins coûteux, qui ne requiert aucune subvention publique”, explique Jack Song, le directeur marketing de Limebike, une jeune entreprise présente dans près de 50 villes américaines.
Plusieurs sociétés se sont lancées à l’assaut du marché aux Etats-Unis, notamment les géants chinois du secteur Ofo et Mobike. Les investisseurs affluent. Ofo a ainsi levé plus de 2 milliards de dollars. Si l’absence de bornes permet de réaliser des économies, le modèle économique doit encore faire ses preuves. Ces nouveaux services ne nécessitent en effet pas d’abonnement annuel et proposent des prix très faibles. En outre, les dégradations et les vols compliquent leur rentabilité.
PETITS TRAJETS
Autre obstacle: la réticence de certaines municipalités qui s’inquiètent du stationnement sauvage des vélos sur les trottoirs. Ou qui ont signé des accords d’exclusivité avec un acteur traditionnel. C’est le cas par exemple de New York. A San Francisco, les autorités se sont également longtemps opposées à l’arrivée de ces nouveaux services. Elles ont finalement accordé une autorisation à Jump, mais seulement pour 18 mois. Au cours de cette période d’évaluation, le nombre de vélos sera par ailleurs limité à 500.
Avec Uber Bike, la société californienne poursuit son processus de diversification. Elle suit par ailleurs la voie tracée par certains de ses concurrents asiatiques.
Le chinois Didi, le singapourien Grab et l’indien Ola ont en effet récemment lancé des services de vélos en libre-service.
Uber espère ne pas perdre le marché des petits trajets (en moyenne, les clients de Jump parcourent 4,5 kilomètres), ce qui pourrait se répercuter sur son niveau d’activité. La société promet d’étendre la plate-forme à d’autres villes.
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