Ondes troubles Radio pirate anti-pass sanitaire : «Ça disait qu’on était dans un régime totalitaire, comme sous l’Occupation»

Publié le 27 Août 2021

.../... Ça disait qu’on était dans un régime totalitaire, comme sous l’Occupation, qu’il fallait résister et s’organiser. Il y avait des références à la Shoah, comme quoi le vaccin était un leurre, comme les douches dans les camps de concentration .../...

Libération

Votre corps n’est pas si différent d’un appareil informatique auquel on peut appliquer des programmes.

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Pas de débat démocratique,
Pas de contrepouvoir.
Pas de débat parlementaire,
La presse n'a pas joué son rôle

Lorsque les contrepouvoir jouent leur rôle, alors le gouvernement peut être contenu dans ses dérives.

Ce qui garantit NOTRE sécurité lorsqu'on est dans un état de droit, c'est que le contrepouvoir sont efficients.

Jean-Dominique Michel, Antropologue de la santé

«Libération» a recueilli les témoignages d’auditeurs tombés par hasard sur la radio qui s’est incrustée sur les ondes pendant trois jours dans le Morbihan. Ils relatent des propos plus ou moins délirants, entre appels à la résistance, complotisme antivax et transhumanisme.

 

A l’heure de la libre circulation des contenus sur Internet, la méthode fleure plutôt les années 60-70. Pendant quelques jours, au moins du samedi 7 au lundi soir 9 août, une radio pirate a émis dans le Morbihan, en Bretagne, sur le 107.9. Une fréquence aux confins de la bande FM, peu utilisée, brièvement squattée par des militants anti-pass sanitaire aux profils baroques.

Rémy Bertholon est tombé dessus le samedi, en arrivant en vacances dans le département sud breton. L’autoradio de sa voiture affichait la couleur : «ANTIPASS». Une voix monocorde débitait des propos qui l’ont choqué : «Ça disait qu’on était dans un régime totalitaire, comme sous l’Occupation, qu’il fallait résister et s’organiser. Il y avait des références à la Shoah, comme quoi le vaccin était un leurre, comme les douches dans les camps de concentration», raconte ce passionné de radio, qui travaille comme animateur dans le Sud.

«Monologue lunaire»

Sur Twitter, une internaute rapporte aussi ces extraits d’un «monologue lunaire» : «Votre corps n’est pas si différent d’un appareil informatique auquel on peut appliquer des programmes. La durée de vie de Jeanine, ménagère de 50 ans, sera limitée. Comme son téléviseur dont l’obsolescence est programmée.»

 L’émission «était plutôt structurée», dépeint encore Rémy Bertholon, qui est retourné écouter les pirates chaque jour : «C’était une boucle qui devait durer une heure, rediffusée d’un jour sur l’autre, avec des contenus d’environ trois minutes qui s’enchaînaient.»

Parmi ces contenus, une reprise du Poinçonneur des Lilas de Gainsbourg, où «c’est la peau qui se fait trouer par le vaccin au lieu du ticket de métro», décrit un autre auditeur. Ou encore ce poème, rediffusé par le Télégramme : «Ecoutez radio d’été, la radio rebelle contre la détention, qui veut sortir des tensions, qui tente des solutions, par les ondes sous tension […] Ne vous laissez pas vacciner, ne vous laissez pas abuser par des abrutis qui ne pensent qu’à la dictature, à nous rendre immatures.»

On y entend aussi l’une des animatrices du collectif «Morbihan réveille-toi» qui en rassemble deux autres : RéinfoCovid56, relais local du réseau porté par le médecin «rassuriste» Louis Fouché, et Parents21, qui s’oppose au protocole sanitaire dans les écoles. Dans son intervention, la jeune femme lançait cet appel : «Nous avons besoin de personnes dans différents domaines, administratif et logistique, juridique, scientifique et médical, bien-être, enfance et enseignants, des artistes […], des personnes qui ont envie d’œuvrer pour créer un nouveau monde.»

 

«Radio fondée en Israël»

«On s’est dit que c’était une bonne façon d’atteindre les gens», explique Fannie, autre membre active de Morbihan réveille-toi, qui ambitionne de «centraliser les bonnes volontés» pour aider à l’organisation de la contestation et de la vie sans pass. Quant aux propos polémiques, «ils ne regardent que son auteur», poursuit-elle, précisant que la rencontre avec l’initiateur de la radio s’est faite dans une manif anti-pass à Vannes, ville où la mobilisation est forte.

Côté pirates, on répond par mail que «cette radio a été fondée en Israël pour les mêmes raisons, contre le pass sanitaire. Beaucoup d’Israéliens ont fui le pays à cause de ça, c’est en partie le cas de certaines personnes de notre collectif. Là-bas, la communauté, surtout orthodoxe, s’oppose farouchement». Des affirmations difficilement vérifiables.

Le collectif, qui propose de se rencontrer à Vannes, puis sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) affirme avoir émis depuis un bateau dans le golfe du Morbihan. Une méthode qui compliquerait la localisation. Pourquoi ce choix de la radio ? «C’est comme une place publique» et elle a «plus d’impact qu’Internet», «un peu ringard parfois», indique notre interlocuteur.

Interpellé, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a dépêché un agent dans le Morbihan le 11 août.

Trop tard : les pirates avaient déjà quitté les ondes. Le CSA dit «rester vigilant» et se réserve la possibilité de saisir le procureur s’il constate un retour de la radio non autorisée.

source : https://www.liberation.fr/societe/sante/radio-pirate-anti-pass-sanitaire-ca-disait-quon-etait-dans-un-regime-totalitaire-comme-sous-loccupation-20210816_HA4ZRDXKEZGHNCKCHWHCKPEU44/

Rédigé par OOKAWA-Corp

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